Belkassem Ben Sedira : Cours de langue kabyle. Grammaire et versions

XXVII — passionne au delà de toute expression. Mais les citations que j ’ai faites sont déjà longues. Je me borne à rapporter encore l’opinion d’un homme du métier, M. Pressard, professeur au lycée Louis-le-Grand, qui a visité l’Algérie l’hiver der­ nier, et qui a laissé parmi nous de bien vives sympathies. Les réflexions suivantes sont de lui : elles méritent d’être sérieusement méditées. « . . . Qu’on ne croie pas, écrit-il à la Revue péda- » gogique du 15 septembre 1886, que les indigè- » nés soient incapables de comprendre un tel » langage. En diverses circonstances nous avons » eu la preuve que leurs cœurs comme leur » intelligence sont accessibles aux idées les » plus élevées du progrès moral. Je citerai un » petit fait dont je puis garantir l’authenticité. » Une mère kabyle, la femme du président des » Beni-Yenni, s’intéressant aux progrès de son » fils, élève de l’enseignement spécial au lycée » d’Alger (1), se faisait rendre compte de ce qu’il » étudiait en classe et traduire parfois quelques » passages de ses livres. Un jour le jeune homme » lui lisait un chapitre traitant des devoirs des » fils vis-à-vis des parents, en particulier du » respect pour la mère. A ces prescriptions peu » observées de la masse des indigènes, la mère » pleurait d’attendrissement ; elle ne sut que » dire : ces Français, mon fils, comme ils sont I » écoute-les bien. — Combien l’histoire est tou- (1) C’est le jeune Gana, qui a eu la gracieuseté de me servir de guide et de compagnon de voyage de Taourirt- Mimoun à Aïn-El-Hammam. http:/ /e-mediatheque@mmsh.univ-aix.fr [8-16303_FR] Corpus | Langues

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