Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

; EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 81 s'écriant: « Qui prendra ce sabre avec son droit? (1). C'est moi, » dit 'Omar ben el-Khattâb en s'avançant, ( qui le pren– drai avec son droit! ». Mais le Prophète se détourna et, le brandissant une seconde fois, répéta les mêmes paroles : « C'est moi, » dit Ez-Zobeyr ben el-'Awwâm, ( qui le prendrai avec son droit! J). Mais il se détourna encore de lui, et ces deux guerriers en restèrent tout marris. [66] Une troisième fois il montra son sabre en parlant dans les mêmes termes, et alors Aboû ])odjâna Simâk ben Kharacha l'Ançârien demanda: (( Et qu'est-ce, ô Prophète, que SOll· droit? - C'est d'en frapper l'ennemi jusqu'à ce qu'il se torde! » L'ayant reçu de ses mains, il exhiba une bandelette rouge qui lui servait de signe distinctif, et dont l'apparition annonçait que Simâk allait combattre et faire de bonne-besogne. Il marcha au combat en disant: [S at'i'] C' est moi qui l'aireçu de mon Mai t re al 0 r s qu'il disait ( qui 1e prendra avec son droit? » C'est moi qui, d'entre les créatures, l'ai reçu A de sa justice et de sa sincérité, en vue de l'Etre puissant et miséri- cordieux, dont la grâce atteint, pour leur déverser la nourriture, les gens d'Occident aussi bien que ceux d'Orient. Puis il se mit à parader orgueilleusement devant les deux troupes, « ce qui, dit le Propllète, serait une manière de faire réprouvée par Allâh ailleurs qu'ici; » après quoi il entama le combat et, tout en faisant un grand carnage, il disait: [Sarî'] C'est moi de qui l'ami a reçu la promesse, alors que nous étions dans les palmiers au pied de la colline, que jamais je ne serai au dernier rang. Je fra ppe avec le sabre d'Allâh et de son Apôtre (2). Après avoir établi par ces témoignages que le combat singu– lier à titre de champion, soit comme provocateur, soit comme provoqué, est licite, nous dirons que pour cela deux conditions sont exigées: 1° que le champion soit vigoureux, [67] brave (1) C'est-li -dire, pour être employé comme il mérite de l'être, ainsi qu'il est expliqué plus bas. Cet incident est raconté, avec plus ou moins de détails et de légères variantes , dans la Sirat, II, 78; éd. W., 561 et s. ; le Khalnis l 478. r Aghâni, XIV, 16 ; Ibn el -Athîr, II, 118; Ma'ârij, 79· C. de Perceval 'II; 98' , , ) . (2) Ces deux vers figurent dans le Khalnîs, l, 478. 6 e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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