Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 79 [Sarî'] Nous vous avons revalu l'affaire de Bedr, et une bataille succé– dant à une autre donne la fringale. [64-] Je ne pouvais me résigner à la perte d' 'Otba, de filon frère, de son oncle et de mon premier-né (1). Je me suis guéri le cœur en accornplissant mon vœu; tu as, ô Wal)chi, apaisé le désir de vengeance qui me renlplissait la poitrine. Ma recon– naissance pour Wal)chi durera autant que Ina vie, jusqu'au jour où mes ossements seront en poussière dans le tombeau. Tel est le cOll1bat singulier auquel le Prophète, à l'affaire de Bedr, permit à ses plus proches d'entre les Benoû Hâchim et les Benoû 'Abd el-Mottaleb de s'exposer, Inalgré ]e soin avec lequel il1e8 ménageait et les craintes qu'il avait pour eux. Lui– même à Ol)od se battit en dllel avec Obayy (2), et il permit à 'Ali d'en faire autant au combat du Fossé (3), alors que l'affaire était plus grave, et bien que son affectueuse sollicitude fût encore plus marquée à son égard (4). 'Amr ben 'Abd Woudd avait, deux jours de suite, lancé un défi que personne n'avait relevé; il recommença ses provocations le troisième jour, et comme il vit que la peur provoquait l'abstention et qu'on révi– tait, il s'écria: « 0 Mohammed, ne prétendez-vous donc pas que ceux d'entre vous qui meurent par l'épée sont recueillis vivants et nourris au Paradis auprès de leur Seigneur, tandis que nos morts vont brûler et subir des châtiments en enfer? Et pourtant nul de vous ne se soucie d'aller jouir de la muni– ficence de son Seigneur ou de dépêcher un ennemi en enfer! » Et il se mit à dire: [Kâ'mil] Je me suis approché pour leur crier de voir si parmi eux il se trouve un chalnpion, luais devant , la poltronnerie de leurs soi-disant braves, j'ai dû, bien que tout prêt à combattre, m'arrêter. [66] C'est (1) C'est-à-dire de Welîd ben 'Otba, de Cheyba ben Rebî'a et de I:Iangala (cf. p. 78, n. 6). (2) Ce qui vient d'être dit, p. 77. (3) En l'an 5, alors que le Prophète, assiégé dans Médine, fit creuser un fossé pour défendre la ville. (4) Le récit qui suit et provenant, ainsi qu'il est dit à la fin, 'de Mo:Q.ammed ben Isl}.âk, diffère quelque peu de la tradition rapportée par Ibn Hichâm, où d'ailleurs ne figurent pas les deux pièces de vers citées, et suivie par C. de Perceval {III, 136} ; voir Sît'at, II, 142, ou éd. W., p. 677. Il est reproduit, dans des termes se rapproohant de ceux de Mawerdi, par le Khamîs, 1, 547. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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