Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

. EMIRAT DE LA GUERRE SAINTE 75 race, ou qui professe les mêmes opinions ou le même rite que lui-même, au préjudice de quelqu'un d'une autre race ou professant d'autres opinions ou un rite différent, pour éviter que les circonstances ne mettent au jour les différences et, rom– pant ainsi l'union, ne jettent dans les esprits la discorde et la division. Le Prophète aussi ferma les yeux sur les sentiments des « hypocrites », qui étaient cependant hostiles à la religion et les traita d'après leu.rs dehors, de sorte que par eux sa puissance grandit, le nombre de ses partisans parut plus consi– dérable, [61] et son pouvoir atteignit son plein développement. Il remit le soin de juger les pensées hypocrites de leurs cœurs à Celui qui connaît les secrets et châtie les pensées celées dans les cœurs. Allâh a dit: « Ne vous disputez point de crainte que vous ne mollissiez et que votre vent ne s'en aille» (Koran, VIl!, 48). Le mot vent, expliqué de deux manières, signifie, d'après Aboû 'Obeyd (1), « la dynastie », ou, d'après d'autres, ({ la force»; c'est pourquoi l'on parle proverbialement du vent, à cause de sa force. II. La seconde partie des règles concernant cet émirat a trait à la conduite des opérations militaires (2). Les polythéistes sont, en territoire ennemi, divisés en deux catégories: 1 0 eeUx chez qui la prédication de l'Islâm s'est faite, qui ont refusé de l'en– tendre et qui l'ont combattue. L'én1ir peut, pour les combattre, choisir à son gré l'un ou l'autre de ces procédés, selon qu'il le jugera pll1S favorable aux fidèles et plus nuisible aux infidèles: ou les harceler de jour et de nuit en recourant aux armes et à rincendie, ou leur déclarer la guerre et le111' livrer une bataille , rangee; 20 Quant aux polythéistes que n'a pas touchés la prédication islarnique, et ils sont aujourd'hui bien peu nombreux, car Allâh a fait entendre au loin la doctrine de son Envoyé - . (1) Grammairien célèbre et fi u teur de di vers traités relatifs au Koran; il s'appelle Kâsim ben Sellâm et mourut en 223 ou 224 (Soyoûti, Boghyat, 376). (2) Sur les prooédés li employer li la guerre, of. Ibn 'Abd Rabbihi, l, 69, et les PI'olégomènes J II, 76. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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