Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

, EMIRAT DES PROVINCES 61 khalife ou de lui-lnême, eette nOlnination est regardée COlnme émanant de lui-même, et il est libre de la révoquer à son gré. La révocation du vizir (1) entraîne alors celle de l'émir, sauf si le khalife confirme ce dernier, ce qui équivaut à un rellOU– ve11ement de pOllvoirs et à une réinvestiture, à cette diffé– rence près qu'il n'est pas alors nécessaire que le libellé soit conçu dans les mêmes termes, c'est-à-dire qu'il suffit que le khal i fe dise « je te confirrne daI1S tes pouvoi rs »), tandis que pour une première nomination il doit dire «( je t'investis dans telle province de l'émirat sur ceux qui y habitent et du soin de veiller à tout ce qui la concerne »1 et cela en en faisant l'énu– mération, non pas en disant le fait sommairenlent et de manière à laisser place au doute. Quand c'est le khalife qui a conféré cet émirat, le vizir n'est pas par là dépossédé de ses droits d'examen et de contrôle. D'autre part, la nomination que le khalife peut faire d'un nou– veau vizIr n'entraîne pas la dépossession de l'émir, car quand il y a à ]a fois investiture ' générale et Spéciale de fonctions J'ordre régalien, la première est, dans l'usage, relative au .contrôle et à l'examen des fonctions parliculières, tandis que la seconde confère un droit d'exercice et d'exéc.ution. Il est loisible à cet émir de prendre, avec ou sans la permis– -sion du khalife, lIn vizir d'exécution, mais il ne le peut pour un vizir de délégation qu'avec ]a permission et l'ordre du }rha– life, car le vizir d'exécution a un pouvoir' limité (2), et le vizir [50J de délégation, un pouvoir indépendant. Cet émir, s'il voulait augmenler sans motif la solde de ses troupes, ne le pourrait, parce qll'il )T aurait là un gaspillage d'argent injustifié. Si cette augmentation est provoquée par la .survenance de quelque incident, il faut voir la llature de celui– ,.ci: si on peut le croire temporaire et ne devant pas entraîner (1) Lisez J~\ ~-' avec B et M. , (2) C'est ainsi qu'a lu Enger; la prononciation ~~, qui parait préféra- llle, donne le sens «( le vizir d'exéoution n'est autre chose qu'un assistant (ou collaborateur, ooadjuteur) H. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=