Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

VIZIRAT 47 procèdent comme des preuves qui forcent à rapporter leurs - paroles concises au but qu'ils ont en vue, et l'on ne tient pas compte de la possibilité d'une autre interprétatjon. Telle est la première façon [d'attribuer conjointement les deux caractères, général et spécial]. La seconde, qui est mieux en rapport avec l'octroi de ces hautes fonctions, consiste en ces paroles du prince: « Je te prends pour vizir, en cherchant appui dans ta lieutenance »), par lesquelles ce vizirat est dûment conféré, car on y trouve à la fois l'indication du soin à prendre, d'une manière générale, des affaires qui compètent au prince, ce qui est marqué par: « Je te prends pour vizir », puisque le vizirat porte sur l'ensemble des affaires, et d'autre part celle de la lieutenance, laquelle est marquée par « en cl1erchant appui dans ta lieutenance», de sorte qu'alors il s'agit bien du vizirat de délé– gation, et que l'idée de vizirat d'exécution est exclue. L'emploi de la formule: « Je délègue mon vizirat entre tes mains» peut entraîner la collation en règle de ce vizirat de délégation, puisque les mots « je délègue » impliquent le vizirat de délé– gation et excluent celui d'exécution, comlne aussi ils peuvent ne pas l'entraîner, puisque la délégation figure dans les attribu– tions de ce vizirat, et que partant il faut qu'il existe un contrat antérieur à la délégation. Mais la première manière de com– prendre est plus vraisemblable. Cela étant admis, la formule « Nous te déléguons le vizirat» sera valable, car les chefs, en parlant d'eux-mêmes, emploient le pluriel par métonymie, et dédaignent d'employer l'adjectif possessif, qu'ils n'expriment pas, de sorte que « nous te délé– guons » remplace (t je te délègue», et « le vizirat» remplace « mon vizirat ». C'est là l'expression la plus formelle et la plus COllcise pour conférer le vizirat de délégation. Mais si un autre qu'un roi employait, en parlant de soi, le pluriel et négligeait l'emploi du possessif, cela n'équivaudrait pas à l'emploi du singulier et du possessif, attendu que ce serait une dérogation aux usages reçus. [38] Les expressions « Je t'investis de mon vizirat» ou « Nous t'investissons du vizirat» ne font celui à qui elles sont adressées e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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