Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

IMAMAT 41 Si le captif venait à recouvrer sa liberté, il ne pourrait recou– vrer l'imâmat, puisqu'il a encouru la déchéance. * * * Étant bien établi ce que nous venons d'exposer des règles relatives à l'imâmat et du pouvoir général de cette f011ction de veiller [33J aux intérêts de la religion et d'administrer la nation, nous disons que de l'imâm définitivement investi éma– nent quatre sortes de pouvoirs COllfiés par lui à ses substituts: 1° Ceux qui ont d'es pouvoirs généraux portant sur toutes les provinces en général: ce sont les vizirs, car ils sont délégués pour toutes les affaires sans affectation spéciale; 2° Ceux qui jouissent de pouvoirs généraux dans des pro– vinces déterminées: ce sont les émirs placés à la tête de circonscriptions et de villes, car leur droit d'intervention s'étend à toutes les affaires de la région dont ils sont spécialement chargés; 3° Ceux qui ont des pouvoirs spéciaux dans les provinces en général: tels sont le grand-kâdi (1), l'inspecteur général des troupes, le défenseur des frontières (2), l'intendant du kharâdJ·, le collecteur des dîmes, car l'autorité de chacun d~eux est restreinte à des attributions déterminées qui s'exercent dans toutes les provinces; 4° Ceux dont les pouvoirs spéciaux s~exercent dans des régions déterminées, par exemple le kâdi d'une ville ou d'une (1) Le texte porte « kâdi .ll-kodât», expression employée en Orient pour désigner celui qu'on appelle plus souvent, mais non exclusivement, « kâdi 'l-djemâ'a » en Occident; or ce dernier est «( celui qui a oompétence pour toutes les matières du droit, et non pour un domaine déterminé, tel que les mariages ), ainsi que l'explique Ça'îdi, gloses sur Kharachi-Khalîl, IV, 174, 1. 13; on pourrait donc traduire « kâdi à compétence étendue, ou générale». Il faut partant rejeter la traduotion « juge des juges » d'Ostrorog, l, 194, et corriger la note des Prolégomènes, tr. fr. l, p. XXII ( oadi de la communauté, titre qu'on donnait au chef des oadis dans les royaumes afrioains et espa– gnols ... », aussi bien que le diotionnaire Dozy. (2) Le lJâmi 't-thoghoûr est donc un fonotionnaire d'un rang élevé; mais plus loin nous trouverons le premier de oes mots employé pour désigner quelque chose oomme un prévôt ou ohef de marécha ussée, et aussi des agents d'un rang inférieur (agents de police). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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