Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

J 40 MAWERDI de l'héritier désigné lorsque le captif lui-même aura, par suite de la perte de tout espoir de libération, été dépouillé de sa qualité. Si, après avoir désigné son successeur, le captif venait à recouvrer sa liberté, il faudrait distinguer: si sa libération est postérieure à la perte de tout espoir, il ne recouvrera pas l'imâmat puisqu'il en est déchu, [32J et le successeur désigné en restera investi; si elle est antérieure, il reste lui-même imâm, et l'héritier désigné, bien que ne devenant pas imtné– diatemenl imâm, a valablement reçu ce titre d'héritier. Dans la seconde hypothèse, captivité chez des lllusuimans révoltés, il reste imâm tant qu'il y a espoir qu'il recouvrera sa liberté. Si cet espoir est perdu, de deux choses l'une: ou les révoltés se sont déjà choisi lIn imâm, ou ils ne l'ont pas fait. S'ils sont dans l'anarchie et ne se sont pas choisi d'imâlu, leur captif conserve sa qualité, car ils sont engagés par l'hommage qu'ils lui ont prêté antérieurement, et ils sont canoniquement tenus de lui obéir; il est vis-à-vis d)eux dans la même situation que celle où il se trouve, lorsqu~il est retenu en tutelle par un subordonné, vis-à-vis de sujets loyaux. Les électeurs doivent alors déléguer, s'il ne le peut lui-même, quelqu'un qui le reo– placeet surveil1e 1 es afiai res; s' il 1e peut, il apI usde ti t rj S qu'eux à choisir lui-même son délégué. En cas d'abdication cu de mort du captif, le délégué ne devient pas imam, car J supplée un homme vivant, et son titre disparaît avec celui-ci. Si les révoltés se sont choisi un ilnâm qu'ils aient reconnt et à qui ils obéissent, leur captif est déchu de sa qualité d'imâm quand il n'y a plus à espérer sa délivrance, car ils ont' aban– donné la Communauté pour se cantonner dans un territoire soumis à ses règles propres et où ils se sont soustraits a l'obéis– sance: les sujets restés fidèles n'ont donc plus à attendre d'eux aucune aide, celui qui est captif entre leurs mains ne dispose plus du pouvoir (1), et les électeurs du territoire soumis à l'autorité régulière ont à déférer l'imâmat à celui qu'ils y jugent apte. (1) J'ai rapporté le pronom affixe aux « sujets restés fidèles») il raison de l'emploi du mot ~~ qui suit immédiatement. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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