Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

IMAMAT 39 pouvoir de l'imâm, mais il y a lieu d'examiner le caractère des actes de l'intrus. [31] S'ils sont conformes aux prescriptions de la religion et aux exigences de la justice, il peut valable– ment les laisser subsister tels quels, afin d'assurer l'expédition des affaires ainsi que la mise à exécution des solutions qui leur ont été données, à cette fin que des retards apportés à l'expé– dition des affaires réglées par les prescriptions religieuses ne laissent pas en souffrance les intérêts de la nation. Si ses actes ne sont pas conformes à ce qu'ordonne la religion et à ce qu'exige la justice, l'imâm ne peut les laisser subsister tels quels, et il doit se chercher .un aide, qui maîtrise l'usurpateur et mette un terme à sa domination. Il y a violence quand celui qui est un imâm possible tombe captif entre les mains d'un ennemi victorieux et ne peut recou– vrer sa liberté. Cela empêche que ' l'imâmat lui soit déféré, puisqu'il est hors d'état de prendre soin des affaires des musul– mans. Peu importe d'ailleurs que l'ennemi soit polythéiste ou musulman révolté. La nation alors a la latitude de choisir un chef autre que lui parmi ceux qui disposent d'eux-mêmes. Si c'est l'imâm en fonction qui tombe en captivité, il incombe à toute la nation de s'efforcer de le rendre à la liberté, à raison du droit à être secouru que lui donne son titre, et il conserve sa qualité tant qu'il y a espoir de lui voir recouvrer sa liberté et clance de le délivrer soit par la force des armes, soit à prix c1'argent. Quand tout espoir de ce genre ' est perdu, il faut distinguer selon que ceux qui le détiennent sont ou polythéistes ou musulmans révoltés. Dans la première hypothèse, il est déchu de l'imâmat puis– qu'on désespère de sa mise en liberté, et les électeurs procèdent à la reconnaissance d'un autre imâm. Au cas où le captif désignerait son propre successeur, son choix n'aurait pas de valeur s'il est fait à une date où l'on désespérait de le voir lui– même recouvrer sa liberté, puisque cet acte émane d'un imâm déchu et ne peut être valable. Intervenu antérieurement à cette date, cet acte est valable comme émanant de quelqu'un encore revêtu de la qualité d'imâm et sortira ses effets à régard e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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