Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

b40 MAWERDI degré (1); il n'est pas permis de s'en enquérir par espion– nage (2) et d'en déshonorer l'auteur. On raconte qu"Omar pénétra auprès de gens qui, dans des tavernes illuminées, étaient de compagnie à boire du vin: « J-e vous ai ), leur dit-il, « défendu ce genre de réunions, et vous en tenez! Je vous ai défendu d'illuminer les cabarets, et cepen– dant vous le faites! - Prince des croyants, » lui répondirent– ils, « Allâh t'a défendu d'espionner, et cependant tu le fais (3) ; , [423] Allâh t'a défendu d'entrer quelque part sans y être auto- risé, et cependant tu es entré ici! - Vos deux reproches valent les miens, » dit le khalife, qui se retira sans prendre aucune mesure contre eux (4). Le mobtesib qui e11tend les sons tirés d'instruments de musi– que d'un usage blâmable, exprime du dehors sa réprobation aux habitants qui se font ainsi entendre, mais sans pénétrer dans la demeure, car c'est aux manifestations extérieures que va sa réprobation, et il n'a pas, en dehors de cela, à rechercher ce qu'il y a au fond. 3° Pour les actes réprouvés nécessitant Je concours de plu– sieurs personnes, tels que l'usure (5), les ventes viciées et les transactions qui, interdites par la loi, sont conclues avec le consentement des deux parties mais dont la prohibition est unanimement reconnue, c'est au moblesib à les réprouver et empêcher; et à exercer la répression nécessaire; les peines qu'il inflige varient avec les circonstances et le degré de rigueur de la prohibition. Quant aux actes déclarés pe,rmis par certains jllristes et interdits par d'autres, il n'a pas à s'en mêler pour les réprouver, à moins cependant qU'lI ne s'agisse d'actes dont le caractère licite ne repose que sur des arguments peu sérieux, (1) A lit ~.}\ ~ d, qui parait devoir être rejeté. (2)AetB~\ . (3) A etB~ 40 .. ~j ~\ d. (4) Ces défenses d'espionner et de s'introduire quelque part sans autori– sation figurent dans le Koran, XXIV, 58, et XLIX, 12. On retrou ve des variantes de cette anecdote dans Ghazzâli (IlJ,yâ, II, 201 et 327). (5) A seul porte ~~L!; je lis ~~'6 . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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