Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

FONCTIONS DU MOHTESIB 533 m'apprends-tu donc? - Tu n'as pas vu mon intention? (1), dit 'Omar. - Je n'ai vu [418J à ton acte aucune intention». Alors 'Omar, lui jetant son nerf de bœuf, lui dit: « Applique– moi ]e talion: - Ce n'est pas aujourd'hui que j'appliquerai le talion , - Alors pardonne-moi I - Je ne te pardonne point ». Là-dessus ils se séparèrent, et le lendemain, 'Omar, en revoyant cet homule, pâlit: « Prince des Croyants », dit l'autre, « il me semble que mon mouvement à ton égard t'a bien impressionné? - En effet! - Eh bien! je prends Dieu à témoin que je te pardonne ». Quand donc le mobtesib voit un homme et une femme arrêtés dans une rue fréquentée et sans qu'il y ait chez aucun d'eux des indices équivoques, il ne s'en occupe ni pour user de répres– sion à leur égard ni pour les blâmer, et les gens agiront libre– ment a ce sujet. Mais si le stationnement a lieu dans une rue isolée, cet isolement même est une cause de doute, et il blâ– mera cette attitude sans cependant châtier tout d'abord les deux interlocuteurs, car il se peut que la femme soit une parente au degré prohibé; il dira alors: « Si elle est ta parente au degré prohibé, ne l'expose pas à des stationnements équi– voques; si elle n'est pas ta parente, évite, par crainte de Dieu, un tête à tête qui peut te mener au péché! » Ses réprilnandes doivent (2) être proportionnées à la gravité des apparences. Aboû 'I-Azhar (3) rapporte qu'Ibn 'A'icha (4) dit à un homme (1) En attribuan~ à ce mot le sens de « édit », qu'Enger, suivi par Dozy, lui donne d'après ce seul passage, il faudrait comprendre « n'as-tu pas assisté à mon ordre? » et de même dans la réponse; mais cela paraît plus que douteux, puisqu'il est parlé de l'application du talion. - A lit v-A r et, dans la réponse, :;\.-A r ' forme féminine qui a le même sens que la mas- ouline et qui est tout aussi employée . (2) Lisez ~-' avec A et B. (3) Le nom de oe rapporteur ne figure pas parmi les diverses autorités sur lesquelles s'appuie l'auteur de r Aghâni (XVIII, p. 4) en relatant, d'ailleurs avec maintes variantes, l'anecdote qui suit. (4) Célèbre traditionniste qui mourut à Baçra en 228 et dont le nom était Aboû 'Abd er-Ral}.mân '"Abd [ou 'ObeydJ AllAh ben Mo:Q.ammed ben I:Iafç Teymi (Ma'ârij, 261; Nodjoûm, l, 676; Mas'oûdi, VII, 288; l'index de cet ouvrage, t. IX, p. 162, a confondu trois personnages dénommés Ibn A~ioha: le traditionniste dont il est ici question, un musicien contemporain de l'Omeyyade Welîd ben Yezid, + 126, et Ibrâhim ben Mo:Q.ammed ben 'Abd el- e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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