Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

532 l'viAWERDI persiste pas (1) et vient à résipiscence, cela ne va pas plus loin; mais dans le cas contraire, ~'est au prince que revient plutôt le droit de maintenir la saine interprétation de la loi religieuse. Quand quelque commentateur du Saint Livre entreprend une interprétation par laquelle il s'écarte du sens explicite de la révélation pour lui imposer une signification cachée des plus obscures (2) et inédite, ou encore quand quelque traditionniste est seul à rapporter des traditions portant sur des faits scanda– leux et que l'esprit se refuse à admettre, ou destructives de l'interprétation [reçue], le mobtesib a le devoir de marquer sa réprobation et de mettre le holà. Mais dans ce cas sa réproba– tion n'est régulière que quand, à ses yeux, la distinctîon est nettement établie entre le sain et le vicié, entre le vrai et le faux; ce qui peut se produire de deux manières: ou bien cette connaissance ne 1ui est pas cachée grâce à son degré d'avance– ment dans la science et à ses efforts personnels; ou bien il y a unanimité des savants contemporains à réprouver cet ensei– gnement et à lui reconnaître le caractère d'innovation, ce qlli leur fait réclamer le secours de son bras; et alors c'est sur leur avis qu'il fonde sa réprobation, sur leur unanimité qu'il fonde son interdiction. 2° Pour ce qui concerne les actes prohibés, ce fonction– naire a à empêcher les stationnements douteux et les actes de nature à être soupçonnés; car le Prophète a dit: « Laisse ce qui peut faire douter de toi pour aller à ce qui ne t'expose pas au soupçon ». Il commencera donc par marquer sa réprobation et ne châtiera pas tout d'abord. Ibrâhîm Nakha 'i rapporte ce que voici. 'Omar ben el-Khattâb avait défendu aux hommes de faire les tournées [de la Ka'ba] en compagnie des femmes. Or COlllme il vit un homme en train de prier avec les femmes, il le frappa avec le nerf de bœuf dont il était porteur: « Pardieu, s'écria l'homme, si je fais bien, tu me fais tort; et si je fais mal, que (1) Lisez ~..1._i\ avec A et B, et comme 1"a corrigé Enger. (2) .Je suis A ~-~\ ~J ~-:':~ ; B et B' lisent oomme Enger, mais en éorivant L-i..L~ . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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