Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

FONCTIONS DU MOHTESIB 523 Si, dans un endroit, tous les habitants sont d'accord pour retarder les prières en commun (1) jusqu'à la limite extrême du temps assigné à chacune, alors que le mobtesib estime qu'il est préférable de les dire plus tôt, peut-il imposer son opinion? Deux manières de voir sont possibles, parce que l'on peut faire valoir que ce retard pratiqué par tout le monde est de nature à amener le jeune enfant grandissarlt à croire que cette limite extrême est le seul moment qui soit affecté à la prière. (4-11] Mais si certains la disaient plus tôt, le mobtesib ne s'occuperait ni de ceux qui la disent plus tard, ni de sa propre opinion sur ce retard. Pour ce qui concerne l'appel à la prière et le /Î;onoût (2), le mobtesib, même ayant à ce sujet une opinion différente, n'a pas à s'en mêler soit pour commander soit pour défendre, du moment que la pratique suivie est admise par des interprètes autorisés. Ce serait en effet en dehors des limites que nous lui avons assignées en ces matières. Il en est de même quand, s~agissant de la purification réalisée par un moyen admis, mais inadmissible aux yeux du mobtesib, les fidèles employent des matières liquides pour faire dispa– raître des souillures majeures, font leurs ablutions avec de l'eau adultérée par des poussières qui elles-mêmes sont pures, se bornent à se frictionner la moindre partie de la tête, passent condamnation sur une matière qui est cause de souillure m~is qui n'a que le poids d'un dirhem; il n'a, dans tous ces cas, à se mêler ni de commander ni de défendre. Quant à son inter– vention (3) dans le cas d'ablution opérée avec du vin de dattes à défaut d'eau, il y a deux manières de voir, car on pourrait conclure de ce qu'on le tolère que l'usage de ce vin est permis .en toute circonstance, et il pourrait se faire que l'ivresse résultât de son absorption (4). (1) Li sez fi veo A L-b-.3 U;-' \ r~ \ J, \ ~:;~.l...o r~":';"l:; . (2) C'est une portion de la prière rituelle (Risâla de KayrawAni, tr. fr., p. 35). (3) Lisez avec A ~'r~~\ J ù'6-, . (4) Cf. pp. 488 et 489. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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