Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

518 MAWERDI 20 Le mobtesib, à la différence du kâdi, doit faire sentir, en ce qui concerne la répression des actes répréhensibles, le carac– tère impérieux de l'autorité et user de la liberté d'allures (1) des gardiens de l'ordre, bomâ,t, parce que son rôle est d'intimider et que, quand il arrive (2) à ce résultat grâce à sa rudesse et à son énergie, il ne se rend coupable ni d}abus ni de m!iladresse; tandis que le kâdi, institué pour rendre la justice, a à user de plus de douceur et de gra vité . et que la substitution à ces pro– cédés de la rudesse du mobtesib est pour lui un abus et une maladresse. La charge de chacun d'eux en effet est d'une nature différente, et quand on y dépasse la mesure on franchit les limites qlli lui sont assignées. Quant à la comparaison entre les charges de moble.(~ib et de redresseur des abus, elles ont lIn trait commun de ressemblance et un autre qui les différencie. Leur ressemblance consiste d'abord en ceci. c'est que l'une et l'autre ont pour but de pro– voquer l'intimidation dl1e à la rudesse de l'autorité et à une énergique sévérité; et en outre, de s'occuper des questions d'ordre public et de veiller à la répression des actes notoires de méchanceté. La différence qùi les sépare existe à un double point de vue: d'abord, en ce que le redressement des abus a pour objet des actes vis-à-vis desquels le kâdi est ilnpuissant, et la bisba, des actes que le kâdi dédaigne; c'est pourquoi la première de ces charges est la plus relevée, et la seconde, d'un rang moindre (3); le redresseur des abus peut adresser des ordonnances aux kâdis et au mobtesib, [408J et le kâdi à son tour, bien que ne le pouvant à l'égard du redresseur des abus, peut en adresser au mobtesib, lequel ne peut en faire autant ni à l'un ni à l'autre. C'est là le premier point où il y a . (1~ Le s.ens que j'attribue à ~JL6....:.:...w\ J insuffisamment expliqué dans nos diotionnaIres, est confirmé par d'autres passages, dont plusieurs dans l'Adab ed-donya de notre auteur. A plusieurs reprises notre texte mentionne les b-omât (à rapprocher peut-être de lJimâya, p. 451), mais sans fixer leurs attri– butions; voir pp. 157, 164, 544 et 547, et Makrîzi 1 Khitat, II, 207, 1. 15. (2) Li sez ave() A et B ,-:""""",""",,,-~:s:.J. \ i::: -'~. . . (3) Lisez j> si ~\ avec A et B'. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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