Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

494 MAWERDI chair a la manière de l'épée, ou qui tue le plus souvent par son simple p~iJs, comme fait une pierre ou une pièce de bois; c'est là le meurtre intentionnel qui fait encourir la peine légale. D'après Aboû ijanîfa, l'int~ntion qui donne naissance à l'application du talion, c'est l'emploi de ce qui, fer ou autre chose, provoque la mort par son tranchant ou sa pointe en pénétrant dans la chair; mais il n'y a pas intention dans le fait d'elnployer des pierres ou des pièces de bois qui tuent par leur poids ou la douleur qu'elles provoquent, et par suite il n')T a pas lieu à ta~ion. La règle à appliquer quand l'intent.ion. existe, \ c'est, d'après Châfe'i, de donner a l'ayant droit de la victime, quand il y a parité de sang entre celle-ci et son meurtrier, le choix entre le talion et le prix du sang, diya; mais, dJaprès Ab0Û ijanîfa, l'ayant droit de la victime ne peut qu'appliquer le talion, et il n'y a lieu à diya qu'avec l'agrémellt du meurtrier. L'ayant droit au sang ou rétaliateur eSl celui qui, homme ou femme, hérite des biens de la victime, soit à titre de réserva– taire soit à titre d'aceb. Mâlek accorde cette qualité aux seuls héritiers mâles de la victime , à l'exclusion des femmes. Pour qu'il y ait lieu à talion, ils doivent être unanimes à le réclamer; le pardon accordé par un seul d'entre eux ne permet pas de l'appliquer, et c)est alors la diya qU'i est due. Mais Mâlek n'admet pas que le droit au talion soit ainsi infirmé (1). Quand parmi eux figure un jeune enfant ou Ull délnent, le droit de talion n'appartient pas exclusivement au pubère doué de raison (2). La parité de sang (3) entre la victilne et le meurtrier consiste, d'après Châfe'i, en ce que le meurtrier ne l'emporte pas sur la victime par sa candi tion d'homme libre ou de musnimall ; si cela est et que l'homme libre, par exemple, tue un esolave, ou (1) Il §)embl~ qu'il y a là une confusion: Khalil dit formellement que le pardon consenti par un seul des ayants droit de même degré infirme le droit des autres de réclamer le talion, et les commentateurs ne signalent aucune divergence dans le rite (texte, 203, 1. 9 === trad. Perron, v, 396; Seignette, n° 1775). (2) Je suis A jJ ~_.st_H ~~ sans -' . (3) Lisez avec A .5.-9~:; -' . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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