Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

492 MAWERDI pénalité s'applique également aux allusions et aux dires expli– cites. Il y a allusion quand un individu, s'emportant dans une querelle, s'écrie: « Moi je n'ai pas forniqué» en donnant à ces mots le sens « tu as forniqué ». L'allusion, aux yeux de Châfe'i et d'Aboû ijanîfa, n'entraîne de pénalité que si son auteur avoue avoir ainsi voulu proférer une accusation. L'expression « ô fils de deux fornicateurs ) constitue une accusation calomnieuse, non contre l'interpellé, mais contre ses père et mère, [391] et l'auteur encourt la pénalité prévue sur la plainte soit des deux soit d'un seul; s'ils sont morts, le droit de poursuite est transmis par succession. Cepelldant Aboû ijanîfa n'admet pas cette trallsmission. Il n'est pas admis que le calomnié transige contre argent au sujet de la pénalité. Le fils qui traite ainsi son père encourt la pénalité, mais l'inverse n'a pas lieu. Le calomniateur qui n'a pas encore subi sa peine qua11d le calomnié se rend coupable de fornication, n'y échappe pas; cependant Aboù ijanîfa déclare qu'il n'en est pas passible. L'époux qui accuse sa femme de fornication encourt la peine prévue à moins qu'il ne prononce la formule d'anathème, con– sistant en ceci: dans la mosqllée principale, monté en chaire ou se tenant auprès, en présence du bâkim (juge, gouverneur) et d'au moins quatre témoins (1), il prononce ces paroles : « Je prends Dieu à témoin que je Sllis d'entre les véridiques en accusant ma femme que voici de fornication avec un tel, Ott en disant que eet enfant est un produit de fornieation et n'es t pas de moi», ces derniers mots étant proférés qua11d il veu t . désa vouer un enfant; il répète cette formule à quatre reprises, puis y ajoute cette cinquième: « Que la malédiction divine retombe sur moi si je suis d'entre les menteurs au sujet de mon accusation qu'elle' a forniqué avec un ' tel », ceci s'il a nommé le complice de sa femme, ou «( que cet enfant est un produit de fornication et n'est pas de moi ». Cela dit, il a parfait la for– mule d'anathème: la peine qui frappe l'accusation calomnieuse (1) Lisez avec B et B' ~~~) \ ~\ .>-'~-'; voir Sidi Khalîl, Mariage et répudiation, trad. Fagnan, p. '173; Risâla de Kayrawâni, p. 131. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=