Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

IMAMAT 33 Quand l'imâm veille aux droits de la nation ainsi que nous venons de le dite, il satisfait aux exigences d'Allâh tant au point de vue des avantages auxquels elle a droit que de celui des charges qui lui incomb~nt. Il a alors le droit de réclamer de celle-ci deux choses: son obéissance et son concours aussi longtemps que son propre état ne subit pas de changement. Deux choses peuvent amener ce changement et dépouiller de l'imâmat celui qui en est revêtu: une lésion à son honorabilité {26] ou une lésion de son état physique. La lésion à son honorabilité sera constituée par l'immoralité, qui est de deux espèces: dans la première, il obéit à la concu– piscence; dans la seconde, il s;attache à des opinions suspectes. Dans le premier cas, il y a des actes extérieurs coupables, c'est– à-dire qu'il commet des faits interdits et se livre à des actes simplement répréhensibles en donnant le pas à la concupis– cence et obéissant aux passions, ce qui constitue une irrlmo– ralité incompatible avec le fait d'être déclaré imâm (1} et de rester tel, de sorte que, quand elle se manifeste chez l'imâm ,reconnu, il est disqualifié. Mais s'il reconquérait l'honorabilité, il ne réacquerrait l'imâmat que par une investiture nouvelle; ,certains théologiens cependant disent que le retour à l'honora– bilité fait renaître l'imâmat sans qu'il soit besoin d'une nouvelle investiture et d'une nouvelle intronisation, se basant en cela ~ur le .caractère général de son pouvoir et sur la difficulté jnhérente à une réintronisation. L'immoralité de la seconde espèce est constituée par une interprétation suspecte des principes de la loi religieuse, alors qu'elle serait en contradiction avec l'orthodoxie. Les docteurs émettent à ce sujet des opinions diverses. Les uns prétendent que cela constitue une incompatibilité avec le fait d'être déclaré imâm et de rester tel, de sorte qu'alors l'imâm cesse de l'être ipso facto, car, disent-ils, si la mécréance existe sans qu'il y ait à distinguer si elle résulte ou non d'une interprétation, on doit de même déclarer qu'il y a immoralité, sans distinguer si (1) Littéralement, ainsi qu'il a été signalé déjà, « avec la conclusion du contrat d'imâmat ». 3 e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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