Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

ACTES COUPABLES 491 n'encourt ni peine écrite (1) ni peine discrétionnaire; s'il est esclave, il reçoit quarante coups de fouet, ou la moitié de ce qui est infligé à l'homme libre, à raison de l'infériorité (2) qu'il doit à son état de servitude. L'infidèle est châtié comme le mu– sulman, la femme comme l'homme. L'accusateur devient alors prévaricateur (3) et son témoignage n'a plus de valeur; mais s'il vient à résipiscence (4), sa conditio11 de prévaricateur dispa– raît et son témoignage recouvre sa valeur, que ce soit avant ou après l'application de la peine. Mais d'après Aboû ijanîfa, dans ce dernier cas, le témoignage ne redevient valable que si le repentir a précédé l'application de la peine, et non s'il l'a SUIVIe. I-Aa fausse accusation de pédérastie et de bestialité est punie de la même peine que l'accusation de fornication (5). La fausse accusation d'infidélité o.u de vol n'entraîne pas de peine légale, mais un châtiment discrétionnaire, à raison du dornmage causé. L'accusation de fornication se fait explicitement }par exelnple en disant « 0 fornicateur », ou « tu as forniqué »), ou encore « je t'ai Vll forniquer». Si }' on dit « ô libertin )} ou « ô prévari– cateur », ou encore «( ô lothien, loûti » (6), c'est une métonymie au sens ambigu, et la peine n'est encourue que s'il y a eu in– tention d'accuser. Si l'on dit « ô fornicateur ' d,hir »), c'est, pour certains (7) Châfe'ites, une métonymie au sens douteux, et c'est, pour d'autres, une expression explicite, car le Prophète a dit: « L'enfallt (revient] au [maître de la] couche et le nlécompte [ou la lapidation] au fornicateur» (8). Aux yeux de Mâlek, la (1) Lisez avec A et B v-.-s:-~ ~ . (2) A porte V'-~_~ • (3) C'est le motfâsik, appliqué à l'auteur d'un acte coupable qui ne fait pas perdre la qualité de musulman (Risâla de Kayrawâni) trad., p. 10, n. 1). (4) Lisez avec A, B et B', ~u L,..>\._; • (5) Lisez u;J4 u~.i.J\$' ~vec A ou UjJ\ ~~S avec B et ~' . . . (6) C"est l'adjectif dérivé du nom de Loth, bIen connu par le réolt bIblIque concernant Abraham. (7) Lisez avec A et B ~--: ~~ . (8) Sur le sens de ce hadith, voir Lane, pp. 518 a et 2184 b. On lit dans la traduction de Bokhâri (Traditions, IV, 369, 373, B86): ( L'enfant appartient à la oouche et le fornicateur mérite d'être lapidé»; et dans celle des Prairies ~or (v, 25): « L'enfant appartient au lit oonjugal; (la réclamation de) l'adultère doit être r~poussée ». e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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