Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

ACTES COUPABLES 475 la peine écrite et le châtiment discrétionnaire. La peine écrite elle-même est de deux natures, l'une relative aux droits de Dieu, et l'autre relative aux droits des humains. Celle qui a trait allX droits de Dieu se sllbdivise à son tour, l'une s'appliquant à l'omission d'un devoir d'origine div'ine, et l'autre à l'exécution d'un acte défendu. 1. Omission: a) Quand quelqu'un (1) a omis la prière d)obli– gation divine dans la période où elle doit être dite, on lui demande la raison de cette omission ; s'il répond que c'est par oubli, il reçoit l'ordre de la dire satisfacloirement au moment où on la lui rappelle et sans attendre l'arrivée de la période correspondante d'un autre jour. En effet, le Prophète a dit: « Celui qui omet une prière parce qu'il dort ou qu'il l'oublie doit la dire quand il se le rappelle) et c'est là son moment; il n'est tenu à allcune expiation autre que celle– là » (2). L'omission étant provoquée par la maladie, le fidèle dit la prière comme il peut, assis ou couché sur le flanc. Allâh a dit en effet: ( Allâh n'impose à une âme que ce qu'elle peut accomplir » (3) (Koran ~ II, 286)'. Si l'auteur de l'omission nie le caractère obligatoire de la prière, il est incrédule, traité comme un renégat et puni de mort s'il ne vient pas à résipiscence. S'il romet, tout en reconnaissant son caractère obligatoire, comme trop pénible, les juristes sont en désaccord: d'après Aboû ijanîfa, il faut le battre au moment où chaque prière doit se dire, luais non le Inettre à n1ort; d'après Al)med ben ijanbel et quelques partisans du hadîth, sa négligence le rend incrédule et son apostasie lui vaut la mort; [380] d'après Châfe'i, sa négligence ne le rend pas incrédule, la mort ne lui est pas infligée à titre de peine écrite, il n'est pas apostat et n'encourt la mort qu'après sommation de venir à résipiscence; s'il se repent et accepte de faire la prière, on le laisse tranquille en lui donnant l'ordre de la faire, et s'il promet de la faire (1) Lisez avec A ~L;."; . (2) Voir un hadith analogue dans Bokhàri (trad. fr., l, 205). (3) Biffez ~ qui, dans le Koran, commence une autre proposition, et qui dJailleurs ne figure ni dans A ni dans B. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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