Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

472 MAWERDI faire de la vérité au sujet de ce qui lui est imputé (1) et dont il est soupçonné. Quand il avoue au cours de l'exécution, il faut tenir compte de ce qu'il peut être par rapport au fait qui lui vaut ces coups: lorsque les coups ont pour but de lui arra– cher un aveu, celui-ci fait à ce moment n'est pas décisif [et a besoin d'autres pre'uves] ; si, le but des coups étant de lui arra– cher la vérité sur ce qui le concerne, il vient à avouer (2) au cours de l'exécution, il est mis fin à celle-ci, et il lui est demandé de renouveler son aveu; et s'il le fait, c'est ce seeond aveu qui le lie, et non le premier. Mais s'il se borne au premier et que la répétition n'en soit pas exigée, on ne pousse pas COlltre lui la sévérité jusqu'a lui en appliquer les conséquences. Cependant nous goûtons peu cette solution (3) ; 5° A l'égard de celui qui se rend coupable de fautes répétées et que n'arrête pas l'application des peines écrites, et alors que ses actes portent tort à la population, l'émir peut ordonner qu'il soit détenu jusqu'au jour de sa mort, après avoir chargé (4) le Trésor de pourvoir à ses frais de nourriture et de vêtement. Cela a pOlIr but de le mettre hors d'état de nuire, mais ce pou– voir n'appartient pas aux kâdis ; 6° L'émir peut, pour s'efforcer de fixer la situation du pré– venu et lui imposer, le soumettre au serment au cours de son enquête, que celle-ci ait trait à ]a violation de droits divillS ou de droits privés; mais il ne va pas jusqu'à l'extrême au point de lui faire jurer par le divorce ou ]'affranchisselnellt ou ]'au-/ mône (5), ai nsi que cela a lieu dans le serment de fidélité au prince. Or les kâdis ne pel vent imposer le serment s'il n'y a (1) Lisez plutôt avec A .. ~ Ul..~-~ . (2) On lit dans A ~~ r9L; . (3) I?a~s A, o~ ~'encre a brûl? le papier., il paraît y avoir ~~JS' ù'-, (sic). Cet allnea est d aIlleurs d'une lnterprétation douteuse. (4) Lisez avec A, B et B',. ~-,,_L~ .. (5) Le serment est prononoé en invoquant la divinité et, parfois, en y ajou- . tant à titre de sanction la promesse d'un divorce ou d'un affranchissement· il est très rarement fait allusion à raumône (probablement la distribution' par le jurant, de tous ses biens en aumônes); cf. p. 174, n. 2. Sur les for~ mules du serment antéislamique, cf. Goldziher, ap. Mélanges H. Derenbourg, pp. 221-230. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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