Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

28 MAWERDI Si le premier des trois InDurait après être devenu khalife et sans avoir institué d'héritier, il ne serait pas loisible aux élec– teurs de choisir comme khalife un autre que le seco11d institué, non plus que, après la mort du second devenu aussi khalife, ils ne pourraient choisir un autre que le troisième. Il est cepen– dant permis au second d'institller un héritier autre que le troisième désigné par son pénultième prédécesseur, mais c'est que l'institution d'héritier constitue un fait d'une valeur telle que son inexistence seule autorise le recours a l'élection. Mais si le khalife constituant s'exprimait ainsi: «( Je prends pour héritier présomptif un tel, qui, s'il lueurt après être devenu khalife, aura pour héritier tel autre », les droits du second au khalifat seraient sans valeur, et cette institlltion d'héritier ne lui conférerait aucun droit définitif, parce qu'elle n'est pas immédiate mais subordonnée à l'accession au khalifat du premier, lequel peut mourir avant cela~ I./institution du second n'a àonc pas un caractère définitif, et est, pour cette raison, nulle; le premier héritier désig'né peut, une fois devenu khalife, choisir pour lui succéder un autre que ce second, lequel peut ég'alement, s'il n'y a pas eu d'autre héritier institué, être évincé par les électeurs. * * * Le khalifat étant fixé sur la tête de celui qui doit son inves– titure soit à la désignation d'un prédécesseur, soit à l'élection,. toute la nation doit connaître que le khalifat est dévolu à quelqu'un que ses qllalités e11 rendent digne, tandis que sa connaissance (1) personnelle et nomip.ati ve n'est de rigueur que pour les électeurs [22J à qui il doit son titre et dont le serment de fidélité j'a définitivement constitué khalife. _ D'après Soleymân ben Djerîr (2), chacun des sujets doit (1) Lisez plutôt ~ 2S-,~)~. avec B. (2) Chef d"une secte zeydite dont les adhérents sont, d'après lui, nommés ou Djerîriyya (Mas'oûdi, Moroûdj, v, 474) ou Soleymâniyya (Chahristâni, 119; trad. 1, 180). On retrouve son nom ailleurs (/ stibçâr, trad., 151; Bekri, Des– cription de l~ Afrique septentrionale, nouv. éd., p. 361). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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