Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

DIWAN 437 chargea Soleymân ben Sa'd de traduire les écritures du dîwân en arabe; ce chef lui demanda d'être d'abord chargé du kharâdj du JOllrdain [Palestine], qlli se montait à 180.000 dinars, pen– dant une année, ce qui lui fut accordé. L'année n'était pas terminée qu'il sJétait rendu maître [des écritures] du dîwân, et il les fit passer en arabe (1). Il présenta son travail au khalife, qui, appelant son secrétaire Serdjoûn (2), le lui mit sous les yeux. Celui-ci s'en affligea, et comme il se retirait tout soucieux il dit à des scribes grecs qui se portaien t à sa rellcontre: « Cherchez à gagner votre vie dans quelque autre professio"n, [350] car Dieu vous enlève (3) celle-ci 1). Quant au dîwân persan de l'Irak, la raiso11 pour laquelle il ' fut tenu en arabe est la sui vante. Le secrétaire de ijaddjâdj, nommé Zâdânferroûkh [ben Bîri], avait comme employé Çâlil) ben' Abd er-Ral)mân, qui rédigeait sous ses yeux tant e11 arabe qu'en persan, et qu'il présenta un jour à ijaddjâdj. L'émir prit Çâlil) en gré, si bien que ce dernier dit à Zâdânferroûkh : « ijaddjâdj me traite avec faveur, et je ne suis pas sûr qu'il ne me ,donne point le pas sur toi (4). - Ne pense donc pas cela», dit l'autre, « car il a plus besoin de moi que moi de lui, vu qu'il ne trouvera personne autre que moi pour tenir convena– blement ses comptes. - Pardieu, » reprit Çâlil), « je serais en état, si je le voulais, de mettre les comptes en arabe! - Eh bien l fais-le donc, de manière à ce que je puisse en juger, (1) Dans Belâdhori: « ••• n'était pas terrninée qu'il avait fait passer en arabe les écritures du diwAn ». (2) Je lis Serdjoûn fi vec B', Belâdhori, 1. 1. ; Ibn el-Athîr, IV, 7, 1. 6, et 17, 1. 21, et aussi l"Ikd, II, 211, où cette anecdote, dont le héros est appelé Serdjoûn ben Mançoûr Roftmi, est raoontée autrement; dans les ProlégomènAs (II, 22), on lit Serhoun, orthographe qu'on retrouve aussi dans le récit de oes faits tel que ra imprimé Enger (notes, p. 47) d'après Al).med ben Châdhân. (3) Lisez L..e.:,.-.st_h_?; J.-.i-; aveo A et Belâdhori. (4) A \...!!Ï~_A ri..·:S ù \ « ..• que tu ne t'éloignes point de moi (o'est-à-dirè, que tu ne m'en veuilles) ». La même aneodote est rapportée, avec des variantes par Belâdhori (texte, p. 300; et aussi dans les notes, p. 36, où est reproduit~ une portion du récit plus détaillé d'Al).med ben Châdhân imprimé à la p. 46 des notes Enger) ; elle figure dans J. Périer, "Vie d'Al-Haddjadj, p. 260, qui a défiguré le passage J> ~~~; ~~~ L~_j en traduisant « Ma.is tu es malade! tu es malade. » e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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