Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

26 MAWERDI ci, monté sur le trône, eût voulu choisir comme héritier pré– somptif un autre que les deux précédemment désignés, il se fût trouvé pour l'en empêcher des juristes qui se seraient appuyés sur la nécessité de respecter l'échelonnement établi, à moins toutefois qu'il n'eût obtenu la renonciation volontaire de l'ayant-droit. Es-Seffâl). (1) avait désigné comme héritier présomptif EI- Mançoûr, [20J et, en seconde ligne, 'Isa ben Moûsa. Quand EI– Mançoûr, désireux de faire passer EI-Mehdi avant 'Isa, voulut dépolliIler ce dernier de son titre, sans tenir compte du droit qu'il tenait de cette désignation, les nombreux juristes contem– porains estimèrent à l'envi qu'il n'était pas loisible au khalife de dépouiller contre son gré 'Isa de sa qualité d'héritier pré– somptif, si hiel1 qu'il dut recourir à la dOllceur pour obtenir sa renonciation. Il ressort manifestement de la doctrine de Châfe'i et de l'opinion de la généralité des juristes qu'il est permis à celui des héritiers présomptifs qui est monté sur le trône de conférer ce titre d'héritier à qui il veut et de l'enlever à tous ceux qui a vaient été désignés pour le remplacer lui-même, vu que cet échelonnement se borne à viser des individus aptes à devenir khalifes après la mort de celui qui les a choisis. En effet, quand l'un d'eux est arrivé au khalifat dans l'ordre qui avait été fixé, c'est lui qlli a le plus d autorité })our désigner qlli il lui plaît comme héritier, car son accession à la situation suprême lui donne un pouvoir général de gouverner et de rendre des ordres exécutoires, de sorte que son droit à cet égard remporte et que la désignation qu'il fait doit être plutôt res.pectée. Cela est en contradiction avec l'ordre éventuel de succession assigné par l'Apôtre aux officiers comma.p dant les troupes de Moûta : c'est que cette désignation fut mise à exécu- (1) Le khalife Aboû '1-' Abbâs 'Abd Allâh es-Seffâl}., fondateur de la dynastie Abbaside, mourut en 136, après avoir désigné comme héritiers présomptifs d'abord son frère Aboû Dja'far el-Mançour, et ensuite son neveu 'Isa ben Moûsa ben Mohammed (Ibn el-Athir, v, 352; Weil, Geseh., II, '24, etc.) ; sur les circonstances de la renonciation d"Isa à son droit, voir Ibn el-Athir v 441, ainsi que Tabari, t. III, traduit dans Bouvat, ,Les Barmécide~, p. 39. ' , e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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