Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CONCESSION DE FIEFS 413 veuille les concéder [333] pour que le bénéficiaire ell devienne propriétaire lors de la conquête, cela peut se faire. C'est ainsi que Temîm Dâri (1) demanda au Prophète, avant la conquête de la Syrie, la concession des sources arrosant un bien qu'il avait en ce pays, et que sa requête fut accueillie. De même, Aboû Tha 'leba Khocheni (2) lui demanda la concession d'une terre encore en possession des Roûm, ce qui étonna le Prophète et le fit s'écrier: ( Ecoutez donc ce qu'il dit! » A quoi le solli– citeur répliqua: «( J'en atteste Celui qui t'a envoyé apporter la 'vérité, Il te la fera conquérir! » Et le Prophète lui délivra à ce propos une pièce écrite. C'est de la même manière que l'Imâm peut valablement accorder à un solliciteur un bien qui est en territoire ennemi et encore détenu par son propriétaire actuel, ou bien des captifs et des femmes ou enfants qui ne sont pas eneore pris, de sorte que, une fois la conquête faite, le donataire se trouve avoir un droit de préférence; la donation en question, bien qu'ayant pour objet une chose inconnue, est licite, à cause de sa con– nexion avec les questions d'ordre général. Ech-Cha'bi rapporte que Khoreym (3) ben Aws ben ijâritha Tâ'i dit au Prophète: « Si Allâh t'accorde de conquérir Hîra, donne-moi la fille de Bokayla (4) ». Quand plus tard Khâled [ben el-Welîd] voulut accorder la capitulation aux habitants de Hîra, Khoreym lui dit . que la fille de Bokayla lui ayant été concédée par le Prophète, il ne devait pas la comprendre dans la capitulation; et son dire ayant été corroboré par les témoignages de Bechîr ben Sa'd et (1) Temîm ben Aws Dâri est un Compagnon mort en 40 (Ma'âr{f, 149; , Nodjoûm, l, 136). (2) Aboû Tha'leba Djorthoûm est un Compagnon mort en 60 ou 75 (Nodjoûm., 1, 214; Ibn el-Athir, IV, 38 et 144). (3) C'est ainsi que s'orthographie le nom du Compagnon Khoreym ben Aws ben Ijâritha, dont la mort est retardée par certains jusqu'à l'an 75 (Nodjoûm, l, 214; Ibn el-Athîr, IV, 38 et 144). C'est à lui aussi que Belâdhori (p. 244) attribue cette demande, tandis que dans le récit d'Ibn el-Athîr (II, 299) l'amou– reux qui retrouve vieillie et enlaidie celle qui avait excité ses désirs, est nommé ChoweyL (4) Ce surnom, déformé dans nos textes, est celui d" Abd el-Mesîl}. ben Kays (Ibn el-Athir, II, 298), et la fille de ce chef s'appelait Kerâma (ib. 299). Cf. C. de Peroeval, Ill, 408 et 409; Khamts, II, 246. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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