Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

VIVIFICATION DES TERRES 385 des Marais, le fon~tionnaire retira pour son maître un produit de cinq millions (1) de dirhems. Après lui ijassân Nabati (2) gagna sur les eaux, pour EI-Welîd ben'Abd el-Melik, et ensuite pour Hichâm, successeur d'EI-Welîd, une grande quantité de terrains. Ces travaux se sont prolongés jusqu'à notre épo'que, si bien que les terres asséchées de cette province sont devenues égales et même supérieures [en étendue] à celles des ITlarais. Ce que nous venons d'exposer des phases successi ves par où ont passé les Marais explique que le motif donné par les Hané– fites constitue une erreur excusable aIL ils ont été jetés par l'unanimité des Compagnons à déclarer terres de dîme les terres n10rtes de la rég~ion de Baçra (3), et aussi leur croyance que le caractère dîmable ne pouvait résulter ' que de la vivi– fication. Le ba-rîm (dépendances nécessaires, alentours) des terres mortes vivifiées dans un but d'habitation ou de culture, est constitué, d'après Châfe'i, par ce qui leur est indispensable en fait de chemin, de dépendances immédiates, (illâ, [313J et de cours d'eau nécessaires pour la consommation et l'arrosag'e des plantations (4). D'après Aboû ijanîfa, le borîrn d'une terre de culture s'étend jusqu'à une distance assez éloignée (5) pour que l'eau de cette terre n'y parvienne pas; pour AbolI Yoûsof, cela s'applique à une étendue à portée de la voix de celui qui appelle, lorsqu'il est placé à la limite de la dite terre (6). Mais si l'une ou (1) Lisez avec A et B'? J 't\ ~~-;?- ; c'est le chiffre qu'on lit dans KodAma et dans Belâdhori, 290 et 293; Ibn Wâdhih, qui donne quelques détails à ce propos, lit « cinquante millions» (t. II, p. 258); on lit « quinze millions» dans Mas'oûdi (l, 225), où le texte appelle Vlusieurs corrections. (2) Il est question de lui dans d'autres circonstances chez Ibn Wâdhih, II, 372 et 387; Ibn el-Athîr, v, 212; Ibn Khallikân, 1,486; IV, 445 . Son nom était l:lassân ben Aboû Ijassân (Belâdhori, 367). (3) Lisez plutôt avec A, ~)"_~\ Ü~A. ij (4) Ce mot est très diversement écrit; A donne ~ ; j'ai lu, avec B', ~~~~ « canal d'irrigation », mot que l'on retrouve ensuite li plusieurs reprises. (5) A ~ ~ lA. (6) Sur ces définitions, cf. ci-dessus, p. 379. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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