Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

384 MAWERDI actuel des Marais était occupé par des terres cultivées (1), des bourgades et des habitations; or" sous le règne de Kobâd ben Fîroûz, il se fit, dans les parties basses de Kesker, une grande coupure dans la rive du fleuve, et le défaut de surveillance fit que l~eau gagnant submergea les terres cultivées situées en amont. Quand son fils Anoûchirvân monta sur le trône, il fit élever des dig'ues destinées a refouler cette eau, de sorte qu'une partie des terres inondées redevint cultivable. [312J Les choses restèrent en cet état jusqll'en l'an 6 de l'h.égire, où le Prophète dépêcha son envoyé 'Abd Allâh ben Hodhâfa Sehmi à I(osroès. c'est-à-dire à Kesra ParvÎz (2). Le . , Tigre et l'Euphrate subirent alors une crue considérabJe et sans pareille, et il en résulta des coupures importantes dans les dig·ues, à la réparation desquelles ParvÎz donna tous ses efforts, à ce point qu"en un seut jour il fit mettre en croix soixante-dix [travailleurs surpris] en état d'ivresse (3) et que [pour les encou– rag'er] il étala sur des nattes des sommes considérables, sans qu'allcun lTIoyen lui permît de se rendre maître de l'inondatioll. Les musulmans ayant ensuite envahi l'Irâk, les Perse s'occu– pèrent (4) à les combattre, et entre temps les détériorations des digues se poursuivaiellt sans qu'on pût y songer, et l'impuis– sance des dihkân a y remédier permit aux marais de s}étendre et de prendre de grandes proportions. Après son arrivée au pouvoir, Mo'â",-iya chargea sorl client ,Abd Allâh ben Derrâdj du kharâ(fj de l'Irâk, et de cette région (1) Lisez t) \j--A, en corrigeant une erreur typographique. (2) Sur cette mission voir encore Ibn Wâdhih, II, 83; Belâdhori, 292; Khantîs-, II, 38. (3) La correction du texte est douteuse, et par suite le sens qu'il lui faut donner est peu sûr. L 1 acception dans laquelle j'ai entendu ) K.-w (0)K..w dans B') appartient à un mot de cette forme, d'a près Beaussier et Dozy; mais ce dernier, transcrivant encore ici le glossaire Enger et n'ayant d'autre autorité que ce passage, le rend par ( ouvrier qui travaille aux digues». Kodâma a une autre leçon, que de Goëje rend par ( en un seul jour il fit construire quarante digues» mais après avoir signalé, dans une note au texte arabe, les variantes de Mâwerdi et de Belâdhori. (4) Lisez avec A ~~-' 3'.;-.sJ\ ù~\ ou ~~j avec B, qui a aussi la construction défectueuse ~'r-~4, corrigée dans B'. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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