Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

VIVIFICATION DES TERRES 383 que les canaux qui en dérivent, de construction postérieure et destinés à la vivification, [311] ont été creusés en terre morte par les musulmans. Chez les Hanéfites, on n'en donne pas toujours la même raison: les uns disent que l'eau de kharâdj baisse dans le Tigre de Baçra lors du reflux, et que le territoire de Baçra absorbe (1) l'eau apportée par le flux, lequel provient de la mer, et non du Tigre non plus que de l'Euphrate; mais cette raison est mauvaise, car le flux empêche l'eau douce d'arriver à la mer, il n'y a pas de mélange entre les deux eaux, et la terre n'en absorbe rien; ce n'est pas l'eau du flux qui lui sert, mais celle dll Tigre et de l'Euphrate. D'autres Hanéfites, parmi lesquels TaLba ben Adam (2), donnent cette raison que, l'eau du Tigre et de l'Euphrate étant en permanence dans les Marais, batâ'ib (3), la règle qui lui est applicable est suspendue et l'effet utile de cette eau cesse; quand ensuite elle rejoint le Tigre de Baçra, elle ne constitue pas une eau de kharâdj, attendu que les Marais ne font pas partie des canaux de kha- râdj (4). Cette explication est également sans fondement, car les marais de l'Irak étaient formés antérieurement à l'islâm ; or le régilne du sol se transforma, si bien que celui-ci passa à l'état de terre morte, sans que l'on tînt compte du caractère de l'eau. La véritable raison est donnée par les auteurs (5) de Gestes, siyer: c'est que l'eau du Tigre [proprement dit] se rendait. dans le Tigre dénommé El-' Awrâ (6), lequel rejoint le Tigre de Baçra, avee EI-Medâ'in comme point de départ, par des déboucbés au tracé direct et aux rives bien protégées, tandis que l'emplacemen t (1) Dans A y r/':~-':; V « n'absorbe pas». (2) Ni dans les Tabakât hanéfites ni ailleurs je n'ai retrouvé le nom de ce juriste. (3) C'est le nom qui désigne la région entre Wâsit et Baçra ; sur l'historiqu e des circonstances qui lui valurent cette dénomination et les péripéties qui suivirent, et dont va parler notre texte, cf. Merâçid, l, 160; Belâdhori, p. 292 ; KodAma, in Bibl. geog., VI, 240 texte, ou 181 trad., etc. (4) Voir aussi à ce propos Yahya ben Adam, p. 15. (5) Je li s avec A r... ~,~.~J \ ~~ \ . (6) La leçon de nos divers exemplaires du texte, y oompris celui employé par Kremer, est )>-À_J \, de même que dans le ms de KodAma ; j'ai suivi la lecture adoptée par de Goëje et figurant aussi dans Belàdhori et dans le Merâçid, l, 393. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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