Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

382 MAWERDI cation s'en emparât alors qu'elle est dans la main de l'acheteur, le châfe'ite Ibn Aboû Horeyra (1) prétend que le prix reste à la charge de l'acheteur, parce que l'objet ~) qu'il représente a péri entre ses mains et après qu' il l'a appréhendé. Au con– traire, d'après un autre des juristes châfe'ites qui alltorisent la vente, le prix ne reste pas à sa charge, à raison de ce que l'appréhension n'a pas eu le caractère de permanence. Quand un individu occupe une terre et y amène l'eau) mais sans faire de labour, il devient propriétaire de l'eau et du terrain en dépe11dant (2), ainsi que de la portion de terre morte ail elle coule; mais son droit de propriété ne porte pas sur le reste, encore qu' il y ait plus de titres. Il peut vendre la portion du sol qu'arrose l'eau courante; mais au sujet de la possibilité de vente du reste de la terre occupée, il y a deux manières de voir indiquées ci-dessus. La terre morte vivifiée est sujette à la dîme (3), et elle ne peut être soumise au kharâdj, sans distinguer si elle est arrosée par de l'eau de dîme ou de l'eau de khaTâdj. D'après Aboû ijanîfa et Aboû Yoûsof (4), la terre vivifiée devient ou de dîme ou de khart1dj, selon que l'eau qui y est amenée est elle-même ou de dîme ou de kharâ,dj. Dans l'opinion de MoQ.ammed ben el– ijasan, la terre vivifiée devient de kharâd.j quand elle est située sur les canaux creusés par les non-Arabes, et de dîme quand elle est située sur les cours d'eau qui doivent leur existence à la volonté divine, tels que le Tigre et l'Euphrate. Les Irakains et autres sont unanimes à dire que les terres vi vifiées de la région de Baçra et des terrains salsugineux avoisinants sont de dîme. Mol).ammed ben el-ijasan en donne pour raison que le Tigre de Baç,ra est une rivière qui doit son cours à la volonté divine et (1) Son nom est Aboû 'Ali I:Iasan ben I:Ioseyn; il mourut en 345 (ou en 375 d'après Ibn el-Athîr, IX, 33), et le Fihrist (p. 215) donne la liste de ses œuvres; voir aussi Ibn Khallikân, l, 375. C'est à rannée 345 qu'Ibn es-Sobki (Tabakât, II, 206) aussi) dans la notice qu'il lui consacre, fixe la date de sa mort. / (2) A vocalise, avec raison, ~.y-:::.- . (3) Cf. suprà, p. 366. (4) Cf. Kitdb el-kharâdj, p. 37, 1. 22. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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