Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

20 MAWERDI de] J'imâma t. Ibn Isl,tâk (1) raconte d'après Zohri (2) que cel ui-ci tenait d'Ibn' Abbâs (3) le réci t qlli suit (4) : « Je trouvai un jour 'Omar qui, très affecté, me dit: « Je ne sais que faire à propos de cette affaire, qui ne me laisse aucun repos. - As-tu, lui dis-je, quelque objection à faire contre 'Ali ? - Il est certainement digne d'être désigné comme héritier, mais il y a en llli un manque de sérieux qui me fait croire que, s'il devenait votre chef, il vous pousserait loin de la vérité de la manière que vous verriez. - Et que penses-tu d' 'Othmân ? repris-je. - Si je le choisissais, il ferait des Benoû Aboû Mo'ayt (5) les m.aÎtres absolus du peuple, et les Arabes n'auraient de cesse qu'ils lui eussent coupé le cou. Oui, j'en prends Allâh à témoin, si je m'arrêtais à ce choix c'est ainsi qu'il ferait, et ses actes provoqueraient ceux des Arabes. - Et Talb-a ? lui dis-je. - Celui-là est trop vaniteux, et Allâh ne pourrait donner à un honlme dont l'orgueil est si connu le eommandement de la nation du Prop11ète. - [16] Et Zobeyr ? - Celui-là est un lléros, mais il va au marché d'EI-Bakî' (6) (1) Aboû 'Abd Allâh MolJ.ammed ben IsI~l(1k ben Yesâr, mort en 151, est auteur d'une chronique des premiers temps de l'islam, dont nous n'avons que l'abrégé, portant seulement sur la vie du Prophète et dénommé Sirat er– Resoul, dû à Ibn Hichl1m (Ma'âr~r, p. 247; Fihrist, p. 92 ; Ibn Khallikân, II, 677 ; Wüstenfeld, Die Geschichtschreiber, p. 8). (2) Traditionnist~ dont l'autorité est souvent invoquée; il s'appelait Mol}.amtned ben Moslim ben (Obeyd Allâh et mourut en 124 (Ma'drif, p. 239; Nawawi, p. 117 ; Wüstenfeld, 1. 1., p. 5). (3) 'Abd Allâh ben el-'Abbâs ben 'Abd el-Mottaleb, cousin du Prophète et grand connaisseur des faits relatifs aux origines de l'islam, mourut n 68 (Nawawi, p. 351). (4) 'Toir une version un peu différente des apprécia tions ici rapportées et des circonstances où. elles furent émises, dans Ibn el-Athir, Ill, 39 ; voir également Ibn Wâdhlh, lI, 181 sq, où cetta conversation présente maintes variantes, mais est rapportée dans des termes analogues à ceux de notre texte. (5) C'est aussi avec la forme plurielle que l'on retrouve ce nom dans Ibn el– Athîr, 1. 1:, tandis qu 7 0n lit « Ibn Aboû ~o'ayt » dans .B, aussi bien que dans Ibn WâdhlD, L 1. ~ en adoptant cette dernIère lecture, Il sera it fait allusion à Welîd ben 'Okba ben Aboû Mo'ayt, frère utérin d"Othmân, dont les excès et les débauches ne purent être couverts par la faveur d"Othmân devenu khalif (Prairies d'or, IV) 257 sq., etc.). e (6) Le Merâcid (1, 166) ~entionne l'existence à Médine du Bakî' ez-Zobe r' voir d'ailleurs le long artIcle de Bekri, Mo'djeln, p. 170 Y , e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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