Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

358 MAWERDI 4° Le sol du Hedjâz, à raison de ce qlle la conquête en est due au Prophète lui-même, se divise en deux parties: A. La première représente les biens d'attribution (1) du Pro– phète recueillis pa~ lui à un double titre: a) le cinquième du quint provenant du (ey et du butin; b) les quatre cinquièmes du ley attribué par Allâh à son Apôtre (2} sur ce que les musul– mans ont attaqué sans se servir de chevaux ou d'autres.montu– res. Des biens provenant de cette double origine, il a donné une petite partie à certains de ses compagnons et a laissé le reste pour subvenir tant à son propre entretien qll'aux besoins d'ordre public. Mais sur le caractère de la portion encore exis– tante au moment de sa mort, on est en désaccord: certains disent qu'elle constitue ·une propriété personnelle formant des biens successoraux devant être partagés comme tels; d'autres l'attribuent à l'imt fi qui a pri a place) comme devant servir à protéger la communauté 1 li ulmane et à combattre l'ennemi; mais la majeure partie [293J tes juristes reconnaissent que ce sont là des bien d attribution dont le droit de propriété a un caractère sacré, ont le produits ont une affectation spéciale et sont dépensé dall des bllts d'utilité générale; B. Le territoire 11on-COll ri cl ns c s «( biens d'attribution» COll .. titue une telle de dIn e qui niest pa soumise all klt(lrâdj, car ou bierl il a forlné un buLin dont la propriété a été enlevée (1) J'es aye ain i de tra uire l'arabe çadal'ât en-neuiy,. l'énumération qui vient plus loin montre la nature de ce bien et prouve que le mot çadaka li une acception particuli re que ne relèvent ni les dictionnaires ni les ouvrages spéciaux. On sait en effet que le Prophète non plus que ses proches ne sont admis à rien recevoir du produit de la zekât, qui a pour synonyme çadaka (voir par exemple Sîdi Khalîl, p. 80, 1. 2 == Perron, II, 312). Ce qu'on appelle çadakât en·nebiy s'applique donc à des biens quj, pour d'autres que lui et ayant une provenance différente, seraient aPI elés çadal:a ou aumône; d'ailleurs) après avoir, de on vivant, ervi à subvenir à ses be oins person– nels et à des buts d'utilité publique, il ont ensuite été consacrés à ce dernier objet seulement. La traduction de Bokhâri (II, 381-383) emploie l'expression {( biens d'a umône », ce qui ne veut rien dire et ne peu t que tromper le lecteur. Dans ses Muhamm. Studien (II, 103), Goldziher le rend par c( fondation pieuse et fonda tion ». Cf. ci-dessous, p. 365. .. (2) C'est-à-dire en tant que représentant de la communauté mu~ulmane, puisque de son vivant il était chargé de pourvoir aux besoins généraux' allusion au Koran, LIX, v. 6 et 7. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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