Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CONDITIONS DES DIVERSES RÉGIONS 349 là des droits compétant à Allâh et aux capteurs. Par suite, la Mekke et le territoire sacré, comme n'ayant pas formé un butin, sont terre de dîme quand on les met en culture et ne peuvent être frappés de l'impôt foncier, kharâdj. Les juristes sont en désaccord quant à la vente et à la loca– tion des maisons de la Mekke (1). Aboû ijanîfa ell interdit la vente, mais en permet la location pendant la période en dehors du pèle,rinage ; il interdit l'un et l'autre contrats pour la pério– de du pèlerinage à raison de ce que rapporte El-A'mach d'après Modjâhid, à savoir, que le Prophète a dit: ({ La Mekke est sacrée; n'y sont permis ni la vente des grands immeubles, ribâ', ni les loyers des maisons » (2 ) . Châfe' i est d 'avis que la vente et la location y en sont perlnises, car l'Envoyé d'Allâh en a laissé les propriétaires, dans la pérîode musulmane, dans le même état que dans la période prémusulmane, sans les sou– mettre au butin ni troubler leur jouissance; autrefois ils opé– raient librement lellr transactions immobilières, et il en doit être de même depuis. Ainsi l'Hôtel du conseil, la première maison édifiée à la Mekke, passa, après Koçayy, à 'Abd ed-Dâr ben Koçayy, et Mo'âwiya l'acheta dans la période ffillsulmane à 'Ikrima ben 'Amir ben Hâchem (3) ben tAbd ed-Dâr ben Koçayy pour en faire l'Hôtel du g'ouvernement; or l'acquisition de cette maison fut des plus notoires, partout on en parla, et aucun des Compagnons ne trouva a blâlner cette transaction. 'Omar et 'Othmân ach'etèrent également les maisons dont l'emplace– ment leur servit à agrandir la mosquée, tandis que les proprié– taires en percevaient le prix (4)) [286J que ces khalifes n'auraient certainement pas tiré du trésor musulman s' il se fût agi d'une chose interdite. Cette manière d'agir s'est poursuivie jusqu'à r époque actuelle, et il est unani mement reconnu qu~ on en peut suivre l'exemple. J Quant à la tradition de Modjâhid, qui d'ailleurs ne donne pas (1) Cf. sur cette question les traditions rapportées par Belâdhori, p. 43. (2) De même dans BelAdhori, p. 43, 1. 5, (3) Je lis Hâchem avec A, BelAdhori, 52, 1. 16, et Ibn el-Athir, II, 16. (4) Lisez avec A et B, ~-' ; ci-dessus, p. 345. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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