Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

IMAMAT 17 et sa décision être exécutée (1)_ [13] Si l'héritier désigné est fils ou père de l'imâm en place, il y a trois opinions sur la possibi– lité d'une intronisation qui serait son œuvre exclusive. D'après la première, elle n'est possible qu'après que les électeurs con– sultés ont déclaré le candidat digne de la situation; la désigna– tiOI1 est alors valide, car cette demande d'avis est [comme] une enquête d'honorabilité qui joue le même rôle qu'un témoignage, et l'investiture qui lui est conférée [du commandement] sur la nation équivaut à une décision de justice. L'imâm ne peut, en effet, ni témoigner en faveur de son fils ou de son père, ni décider en leur faveur, à raison du soupçon auquel l' expose sa partialité naturelle à leur égard. - D'après la seconde opinion, l'imâm peut à lui seul conférer l'imâmat à son fils ou à son père, parce qu:il est le chef de la nation et qu'à ce titre ses ordres ou ses défenses sont exécutoires. Le caractère que lui donne son titre l'ernporte sur celui qu'il tient de sa situation de famille, ·et ne laisse ni de place au doute sur son intégrité ni de moyen de ,lui faire opposition, de sorte que, dans ce cas, la désignation qu'il fait est de la même nature que s'il s'agissait d'un au tre que son fils ou S011 père. S'il est ou non tenu compte de l'agré– ment des électeurs donné après la validité de la désignation en ce qui concerne le caractère impératif de celle-ci vis-à-vis de la nation, cela dépend de ce que nous avons dit plus haut des deux manières de voir. - La troisième opinion accorde à l'imâm la désignation exclusive de son père, mais non de son fils, pour lui succéder, parce que l'affection qu1il ressent natu– rellement pour son fils est plus forte que pour son père; c'est ainsi que généralement tous les biens qll'un homme acq~iert sont destinés à son fils, et non à son père (2). Quant à la désignation qu'il peut faire de son frère ou de quelqu'un de ses parents par les mâles ou autres parents, la question s'il peut la faire à lui tout seul est la même que s'il s'agi t d'étrangers. (1) Lisez ~.i_j\. (2) Sur ces questions, voir également Prolégomènes, l, 427. 2 e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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