Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

330 MAWERDI et celles qui ont un faible alliage, zey{ (1) ). Si les choses étaient comme le dit Wâkidi, l'acte d'Abân ben 'Othmân ne constitue pas une méchanceté, car il ne dépasse pas la limite d'un châtiment discrétionnaire, et celui-ci est bien dû à l'hom– me qui cache les défauts de la chose vendue. Quant au fait de Merwân, c'est bien un acte injuste et méchant. Pour Aboû ij:anîfa et l'école iral{aine, le fait de couper les monnaies n'est pas un fait blâmable. Çâlil) ben Dja'far (2), par– lant d'après Obayy ben Ka"b, dit que les paroles divines «( ou que nous ne fassions pOi11t de nos biens ce qui nOllS plaît» [I{oran, XI, 89] s'entendent du fait de couper (3) les dirhems. Pour Châfé'i, il déclare que cet acte n'est pas blâmable quand il répond à une nécessité et est blâmable si rien n 'y force, parce que c'est de la prodigalité que de réduire la valeur d'un bien quand il n'y a pas nécessité. Pour Al)med ben ij:a11bel " c'est un acte blâmable si la monnaie parle le nom cl' Allâh, et non-blâ– mable si ce nom n'y figure point. Quant au hadîth cité plus haut et défendant de fragmenLer la monnaie, Mol}.ammed ben 'Abd Allâh Ançâri (4), l{â~i de Baghdâd) y voyait la défense de retransformer la monnaie en lingot et de l'employer sous cette forme pour couvrir des dépenses; d'autres l'entendent comme défendant de fragmenter la monnaie pour en faire des vases et des ornements; d'autres encore, comme une défense d'en rogner les bDrds à l'aide de ciseaux, car dans les premiers temps de l'islâm on s'en servait dans les transactions au eompte, de sorte qlle la rognllre des bords [272] faisait tort, pllisque l'intégralité de la somme n'était pas versée. (1) On désigne sous ce nom les pièces que reçoit le commerce, quoiqu'il y figure un peu d"alliage, mais que refusent les caisses publiques (Journ. as. > 1880, l, 455; 1882, l, 60). (2) Il faut lire ainsi, au lieu de « Hafç )), avec P, le lTIS de B' et Belâdhori, p. 470, où figure le même récit. Je n'ai d'ailleurs trouvé aucune trace d'un ç. ben Hafç. Quant à Obayy ben Ka'b, il fut l'un des secrétaires du Prophète, voir Ma'ârîj, p. 133; Sirat, etc. (3) ,;~) dans notre texte, et ~_h-9 dans Belâdhori. (4) Il mourut en 215, après avoir occupé, entre autr\ s postes, celui de kâdi à Baçra et à Baghdâd sous les khalifes Mehdi et Haroûn (-~a'ârifJ 259; Nodjoûm, l, 632; Ibn el-Athîr, VI, 295). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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