Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

16 MAWERDI * * * [12] Le caractère définitif de l'imâmat conféré par la dési~ gnati~n de l'imâm prédécesseur est unanimement regarde · 1 hl' · d deux actes antérieurs des comme permIS et va a e a. raIson e , . [anciens} musulmans qui ne sont déniés par personne: 1attri- bution qu'en fil Aboû Bekr à 'Omar et que confirmèrent les musulmans; l'attribution qu'en fit 'Omar aux gens du Conclave, qui étaient les principaux de l'époque et dont l'ingérence fut accueillie par la communauté, convaincue de la légitimité de cette attribution, aussi bien qu'elle accueillit l'exclusion des autres Compagnons. 'Ali répondit à 'Abbâs qui lui reprochait de figurer parmi les membres du Conclave: « Il s'agissait là d'une grave affaire pour l'Islâm, et je n'ai pas jugé que je pusse m'abstenir d'y participer. » La désignation dont il s'agit fut donc, de l'accord général, considérée comme conférant dûment l'imâmat. Quand l'imâm veut transférer son titre à un successeur, il doit appliquer toute son attention à rechercher le plus digne et le mieux à même de réaliser les conditions exigées. Si, à ]a suite de mûres réflexions, il fixe son choix sur quelqu'un, il faut distinguer: s'agit-il d'un autre que son fils ou son père, il peut à lui seul arrêter son intronisation (1) et lui conférer la qualité d'héritier, sans Inême consulter aucun des électeurs. Mais la manifestation de l'agrément de ceux-ci est-elle ou non indispensable pour que l'intronisation soit parfaite? Les avis diffèrent: certains savants de Baçra exigent l'agrément des électeurs pour que cette intronisation s'impose à ]a nation, car le droit de conférer l'imâmat leur compète et leur agrément est indispellsable pour que l'intronisation oblige le peuple. Mais, dans le vrai, cette intronisation est parfaite et il n'y a pas à tenir compte de cet agrément, car celle d' 'Omar n'a pas dépendu de l'agrément des Compagnons et, l'imâm ayant à cet égard un droit supérieur au leur, son choix doit l'emporter .(1) C'est l.e mot beyca, que le savant traducteur des Prolégomènes rend par « lnauguratlon ». e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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