Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CAPITATION ET KHARADJ 319 la taxe qui y est prélevée est Ja dîme, et quand une terre de kharridj est arrosée par une eau de dîme, la taxe qui y est pré– levée est le kharâdj, car c'est la condition de la terre, et nOI} celle de l'eau, qu'il faut considérer. D'après Aboû B.anîfa, au contraire, c'est la condition de l'eau qu'il faut. considérer, [263] de sorte que le liharadj est prélevé sur la terre de dîme arrosée par l'eau de kharâdj, et la dîme, sur la terre de kharâdj arrosée par l'eau de dîme, c'est-à-dire qu'il tient compte de la condition de l'eau, et nOll de celle du sol. ~fais l'opinion contraire est ' préférable, car le khar-âd,j pèse sur le sol et la dîlne sur les récoltes; l'eau elle-même ne doit ni kharârJj IIi dîme, et il ne peut partant 'en être question ni dans l'Ul1 ni dans l'autre cas. Cette divergence d'opinion fait qu'AbolI ijanîfa interdit à celui qui est soumis au kharâdj d'arroser sa terre avec de l'eau de dîme, et celui qui est soumis à la dîme de reeourir à l'eau de khaTâd) ; tandis que Châfe'i n'empêche ni l'un ni l'autre d'em– ployer l'eau qu'il 1lli plaît (1). La terre de kharàdj sur laquelle on élève des constructions, soit maisons, soit boutiques, continue à devoir le khart1dj du sol, car celui qui dispose de ce dernier en tire le parti qu'il veut. Mais Aboû ijanîfa soustrait à cet impôt toute terre non semée ou non plantée. Pour moi, j'estime qu'on doit tolérer les construcLions nécessaires au contribuable pour séjourner sur la terre de kharâdj et la mettre en culture, et les dégrever de }'impôt, car l'exploitant ne peut s'y fixer qu'en s'y élevant une habitation; mais il n'y a pas lieu à dégrèvement pour ce qui dépasse le nécessaire. Une terre de khardd) venant à être louée ou prêtée, l'impôt est à la charge du propriétaire seulement, à l'exclusion du loca– taire ou de l'emprunteur. Aboû ijanîfa décide que, dans le cas de location, il est à la charge du propriétaire, et, dans le cas de prêt, à la cl1arge de l'ernprunteur. Quand le caractère de la terre est contesté entre le proprié- taire et le percepteur, celui-ci soutenant qu'elle est de khanldj et celui-là prétendant qu'elle est de dîme, les deux allégations (i) Lisez avec A, B et B', ~ .. ~U\ ~l:. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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