Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CAPITATION Err KHARADJ 313 les intérêts ni du propriétaire ni du cultivateur, et fixa la taxe de l'arpent à un ka{'îz et un dirhetn, le karîz pesant huit rritl et. valant trois dirhems au poïds du mithkal. Ces faits, connus– partout, ont laissé leur trace c11ez les Arabes antéislalniques, car le poète Zoheyr ben i-\boû Selma a dit: [TawîlJ Et la guerre vous rapportera ce que ne rapportent pas, en ka{îz et en dirhems, des villes de l' ~Irâk à leurs habitants (1). 'Olllar, dans d'autres parties [de l'Irâk], établit des taux diffé– rents. Il employa pour cela 'Othlnân ben ijoneyf(2), qu'il chargea de procéder au mesurage et de fixer le kharâdj que le sol était. en état de supporter. ' L'arpentage terminé, ce fonctionnaire établit le tarif que voici par arpent: vig·nes et arbres en plant serré, dix dirhems; dattiers, huit dirhems; cannes à sucre, six dir11ems ; fourrage (3), cinq dirhems; blé, quatre dirhems; orge, deux dirhems. A la suite du rapport qu'il adressa au khalife, ce tarif fut adopté (4). 'Omar suivit une autre règle dans certaines parties de la Syrie; mais comn:e on sait que partout il a tenu cOlnpte de la capacité imposable du sol, il faut qu'après lui ceux qui établis– sent le kharadi en tiennent compte également. Il y a en effet trois causes différentes des variations, soit en plus soit en moins, du kharâdj: la première tient à la qualité même du sol, qui, s'il est bon, favorise la végétation, [258J tandis que, s'il , est mauvais (5), il en ralen lit l'essor; la seconde, à la différence (1) C'est le vers 33 de la Mo'allaka de ce poète, que C. de Perceval (Es.sai, II, 534) a traduit dans le sens indiqué par le cOffilnentaire de Zawzeni et celui de l'éd. Arnold: « La guerre sera pour vous un champ dont vous recueillerez plus de maux que les cultivateurs de l'Irak ne recueillent de mesures de grains dans leurs plaines fertiles ». (2) Son nom est maintes fois cité à propos de la question des impôts,. qu' 'Omar fut le premier à organiser, de même que les administrations publi– ques (Mas'oûdi, Ibn el-Athîr, Ibn Wâdhih, Ibn Miskawayh, Yal)ya ben Adam, etc.; in.frà). (3) Dans la trad. van Berchem, luzerne; une glose marginale de B porte ~) f \:; lA :;..-~ l:;... ~ \ t.:.:.JJ l-: V\~b) \ . (4) Sur le taux de cet impôt, voir Belâdhori, p. 269, traduit partiellement ' par Sauvaire, Journal as., 1886, 1,445. Cf. Nœldeke, Gesch. d. Perser, 245. (5) Lisez avec A et B, ~ ~\:;, . ./ e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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