Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

310 MAWERDI La terre de kharâdj se distingue de la terre de dîme aux deux points de vue de la propriété et des règles qui les régissent. Toutes les terres forment quatre catégories: 1 ° Celles que les lllusulmans ont été les premiers à vivifier: elles sont terres de dîme, et le kharâdj ne peut leur être imposé; nous en parlerons plllS loin, à propos de la vivification des terres mortes; 2° La terre à raison de laquelle les propriétaires se sont faits musulmans, et qui partant ont plus de titre à la garder. Ce sont, d'après Châfe'i, des terres de dîme, et le kharâdj ne peut leur être imposé; d'après Abou ijanîfa, l'imâm est libre de les faire terres de kharâ~j ou de dîme: dans le premier cas, elles ne peuvent être transformées en terres de dîme, et dans le second cas, elles peuvent être transformées en terres de kharâd.j; 3° Le sol dont la propriété a été enlevée aux polythéistes par la violence et la force. D'après Châfe'i, c'est là un butin qui est partagé entre les vainqueurs, et il devient terre de dîme et ne pouvant être soumise au kharâ(1i; d'après Mâlek, ce sol est immobilisé au profit des musulnlans, mais est frappé du khar1âdj; d'après Aboû ijanîfa, l)imâm est libre d'adopter l'une ou l'autre solution; 4° La partie des terres pour laquelle un traité de paix [255] est intervenu (1) avec les polythéistes, et qui constitue le sol spécialement frappé du kharâdj. On en distingue deux espèces: A) Celles d'où ceux qui les occupaient se sont retirés, de sorte qu'elles ont passé sans combat aux musulmans: elles sont immobilisées pour des buts d'utilité publique des musulmans, et SOllITlises au kharâdi, qui constitue une redevance due à tout jamais et non-restreinte (2) à une certaine période de temps, à tians. L'acception en est trop restreinte par Lane (Dict., p. 719), qui dit ou à peu près ( le revenu tiré de l'esclave appartient au maître à raison de la responsabilité de ce dernier ». Quant à Worms, il traduit: « Le kharadj est le résultat d'un bail à loyer ». (1) A et B, mieux, tJ~ ~ . (2) Je suis, aux Il. 4-5, l'édition E.; on peut aussi accepter, avec A et M, ù~. 7.'"'.)"":;:;", et ensuite, avec A, )1..À_.i.~ ~ ù'-' ' mais il faut rejeter ùL9 de L"- et de Worms, lequel traduit ( si cela n'est pas possible, il peut n'être fixé que pour un temps, selon les exigences de l'intérêt général ». e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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