Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CAPITATION ET KHARADJ 309 dans le plus proche pays polythéiste. S'ils ne partent pas de bon gré, ils sont expulsés de force (1). * * * (2) Le ltharâdj, impôt foncier, est J'une des charges qui frappent le sol en représentation de sa valeur. Dans le texte ' koranique le concernant, il y a une différence manifeste (3) avec le texte relatif à la capitation, et c'est pourquoi cet impôt doit son origine à l'initiative personnelle des imâms. Les paroles divines sont celles-ci: «( Est-ce que tu leur demanderas un salaire (khardj)? Mais la subsistance (kharâdj) provenant de ton Seigneur est meilleure » (Koran, XXIII, 74). Le Inot « khardj » s'entend [254J de deux manières, dans le sens de « salaire » ou dans celui de «( gain, avantage» ; et de Inême le mot « kharâdj » s'ente11d, comme le veut Kelbi, de la « subsis– tance fournie par ton Seigneur en cette vie» ou bien, comme fait Basan, de la « récompense que te donnera ton Seigneur dans l'autre vie ». Aboû 'Amr ben e1-' Alâ (4) dit ceci: « La différence qu'il y a entre ces deux mots, c'est que khardj se dit du prélèvement opéré sur le cou [de l'individu], et kharâdJ', du prélèvement opéré sur le sol. Le second mot, chez les Arabes de pure race, se dit du fermage et de la récolte (5), et de là la parole du Prop11ète : « Le revenu [tiré d'une chose est] à raison de la responsabilité » (6). 1 (1) La version persane (notes Enger, p. 23) ajoute ici: L'opinion chafé'itè la plus exacte est qu'il y a lieu de combattre les tributaires qui rompent par la force le traité conclu avec eux; quand il est rompu autrement, l -'imâm peut, à son gré, et ainsi qu'on l'a vu, les mettre à mort, les réduire en escla– VBO'e leur faire grâce ou consentir à leur rachat, o , (2) Ce qui suit, correspondant aux pp. 253, 1. 15, à 256,1. 9, a été publié en texte et traduction par Worms, Recherches sur la con titutl:on de la }Jr'opriéré territoriale, pp. 106-112, ou Journal as., 1842, II, B80. (3) Je lis avec A et Worms ~~ ~L:;. VL~0 . (4) Un des lecteurs qui s'occupa surtout des mots rares, et qui mourut en 154 (_'1a'ârij, 264 et 268; Nawawi, 751). - On peut aussi consulter sur cette question les explications du I{echchâj~ de Zamakhohari. (5) A ~_)_~.H -' \ ~.-l~ ~~\ «(! se dit ou de la propriété ou de la réoolte ». (6) Tel est le sens à donner à cet aphorisme, souvent cité et équivalant à ubi onus ibi ,fructus ; on le retrou ve à l'art. 554 du Code tunisien des obligB- e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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