Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

304 MAWERDI pas fixé, dépend de l'appréciation des autorités consultées par l'imâm ; celui-ci s'efforce d'uniformiser la taxe ou de la gra– duer d'après les fortunes. Quand ses efforts ont abouti, d'un comrnun accord avec les chefs des asslljettis, à fixer le contrat de capitatiol1, le montant s'en impose à tous ces fidèles et à leurs descendants, de génération en génération, et il n'est plus permis dorénavant à un chef d'en réduire ou d'en aug'menter le montant. Quand la paix est octroyée moyennant le paîment d'une double dîme, ce contrat est observé. C'est ainsi que fit 'Omar ben el-Khattâb avec les Tonoûkh, les Behrâ (1) et les Benoû Taghleb en Syrie. Cette double dîme n'est alors due ni par les femnles [250] ni par les enfants, car c'est une véritable capita– tion employée au profit des ayants droit du fey, et elle est diffé– rente de la dîme proprement dite, zekdt, à laquelle sont tenus les femmes ,et les enfants. Si llun et l'autre impôts se cumulent, ils sont perçus en même temps; s'il n'yen a qu'un, il s'agit, lorsque le montant annuel n'en est pas infériellr à un dinar, d'une capitation. QuanJ la paix leur a été consentie moyennallt le devoir d'hos– pitalité vis-à-vis des musulmans cIe passage chez eux, ce devoir est limité à une durée de trois jours (2), qui ne peut être aug– mentée. Ce fut de la sorte qu"Omar traita avec les chrétiens de Syrie en leur imposant la charge d'héberger pendant trois jours les .ffiuslllmans qui passeraient par chez eux en leur fournis– sa nt la nourriture en usage, mais sans obligation de sacrifier un mouton ou une poule, aiIlsi que la charge de donner à leurs bêtes un abri nocturne(3), mais sans fournir l'orge à celles-ci; (1) Ce nom est mal orthographié par p~ \~; les noms de ces trois tribus chrétiennes figurent dans Ibn Khallikân (1, 97), qu'a reproduit Wüstenfeld (Geneal. Tabel., p. 104). Sur rarrangement conclu entre ces tribus et 'Omar, cf. la glose persane (notes Enger, p. 22). (2) \-,~\-, manque dans B, avec raison semble-t-il, bien que B' l'ait aussi; A omet ici la valeur de deux lignes, comme fait aussi M. (3 ) On sait que, à raison des coutumes orientales, il n'1 a guère lieu de penser à un abri clos et couvert. En outre, A éorit non ~~ mais 0-:-3, et alors cela signifierait « la charge de donner à leurs ·bêie~ de la e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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