Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

CAPITATION ET KHARADJ 301 car le fait qu'ils en prennen~ la responsabilité entraîne qu'ils doivent être respectés. Quant au mot « capitation », les uns y voient un de ces mots à acceptions multiples J-~/~ dont nous ne savons ce qu'ils signifient que si l'explication n?us en est donnée, et d'autres un de ces mots d'application générale (l..c qu'il faut prendre dans son sens habituel, réserve faite de la preuve qll'il a un sens s'pécial. Les mots « de leurs propres luains, ;-: ~.,.c» peuvent signifier ou à raiso~ de leur état de richesse et d'opulence, ou qu'il sont persuadés que nous avons vis-à-vis d'eux la force et le pouvoir nécessaires pour l'exiger. Les mots « et avec humiliatioll » signifient ou bien qu'ils sont avilis et humiliés (1), ou bien que les prescriptions islamiques les régissent. Tout détenteur de l'autorité doit imposer la capitation aux adeptes des religions révélées qui passent sous notre protection, pour qu'ils puissent ainsi séjourner en territoire d'islâm, et le versement (2) qu'ils en font leur vaut deux droits: d'être laissés tranqllilles et d'être protégés, de sorte que, grâce au premier, ils ont la sécurité et, g'râce au second, ils trouvent l'abri de notre bras. Nâfi' rapporte d'après Ibn 'Omar [248J que les der– niers mots prono11cés par le Prophète furent: « Maintenez-moi dans ma sauvegarde (3) )). Les Arabes sont, tout comme les autres, soumis [s'il y a lieu] à la capitation; Aboû ijanîfa cependant a dit: «( Je ne l'impose pas aux Arabes pour que Phumilialion ne les atteigne pas ». Le renégat n'y est pas soumis, non plus que le matérialiste ou l'idolâtre ; Aboû ijanîfa néanmoins y assujettit ce dernier quand il est non-arabe, mais non quand il est arabe. (1) Lisez Ù..5'-;...~~A avec A: comparez Koran, III, 140. (2) Lisez avec A et B' ùLi_~ ~~~ . (3) Cette traduction, calquée sur un texte que je n'ai pas rencontré ailleurs et dont je ne connais pas d'explication, est-elle exacte? Peut-être faut-ilIe rapprocher de ce qu'on lit dans la lettre de garantie attribuée au Prophète lui- même (?) et qui, extraite du recueil de Feridoûn, a été publiée en texte et traductio~ d.ans « L'union islamique ~ d'Eug. Clavel, fasc. 1 er (Le Caire, 1897) u-~_Al) 0 ~Je~ •.• ~~) 1; si ..... \ L_)\ ~L;. D'ailleurs les dernières paroles du Prophète sont relatées autrement dans la Sîrat, reproduite par C. de Perceval, III, 323. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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