Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

284 MAWERDI appartenait à leur tribu. Ibn Isl)âk rapporte que les Hawâzin, a près a voir été dépouillés de leurs biens à Honeyn et s'y être vu enlever femmes et enfants, se rendirent auprès du Prophète, alors à EI-Dji crâna, et que, se déclarant musulmans, ils lui parlèrent ainsi: {( 0 Apôtre d'Allâh, nous sommes de même origine et de même tribu; le malheur· que tu sais nous a frappés; montre-taï aussi bon pour nous qu'AIlâh l'est pour toi! » Et alors l'un d'entre eux, Aboû Çord Zoheyr ben Çord, se levant, prononça ces mots: «( 0 Apôtre d'Allâh, ces femmes que tu détiens ne sont autres que tes tantes paternelles, tes tantes maternelles, tes éducat~jces, qui autrefois ont pris soin de toi. Si nous avions allaité El-ijâreth ben Aboû Chimr ou En-No'mân ben el-Mondhir (1), et qu'ensuite nous nous soyons trouvés devant l'un ou l'autre dans la situatio11 où nous sommes aujourd'hui devant toi, nous compterions sur sa bienveilla nce et sa pitié (2); or toi tu es la meilleure des cautions ». Et il déclama ces vers (3) : [Basît] 0 Apôtre d'Allâh, montre-toi pour nous bienfaisant et généreux, car tu es l'homme de qui nous espérons et attendons; sois bon pour un pays frappé par un mauvais destin, livré à la discorde et victime des vicissitudes de la fortune ; sois bon pour des fenlmes que tu tétas autre– fois, alors qu'elles emplissaient ta bouche d'un lait pur, [234] alors que, tout enfantelet, tu te nourrissais à leur sein (4) et qu'elles dirigeaient tes pas incertains. Ne nous sépare point (5) et épargne certains d'entre nous~ qui fornlons un groupe distingué. Toi dont la clémence, quand elle est mise à l'épreuve, l'emporte sur celle de tout autre~ si cependant tu ne verses pas sur nous une série ininterrompue de bienfaits (6), tu seras (1) C'est-à-dire un prince de Ghassân ou de Rira. (2} Lisez ~~~-' avec A, la Sirat et le Khamîs. (3) Tout oe récit est la reproduction presque littérale de celui de la Sirat, 1. L, où ne figure cependant pas la poésie qui suit; des sept vers qu'elle comprend, quatre sont reproduits par le Khâmîs (II, 125) et deux par Ibn el-Athîr (II, 205), avec variantes. (4) Je suis le Khalnîs:~;; ~~ ..r::-i.~ J-il ~~\.>\; cf. notes Enger, p. 21. (5) Voir sur l'expression du texte Hariri-de Sacy, 372; Diot. Laue, 1622 li; Meydani, l, 432. (6) Je lis aveo A,~~ U\, ~y~~j ~L+-.sW ~J ~\~ ~ ù\ Ü y-f-S ~ L5 ~ .;j '-' . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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