Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

FEY ET BUTIN 277 une rançon en argent ou contre d'autres captifs, leur faire grâce sans rançon; et, au cas où ils se convertissent, la mort ne leur est plus applicable, fimâm n~ayant plus le choix qu'entre les trois autres partis. D'après Mâlek, le choix de l'imâm se borne à trois partis : mise à mort, réduction en esclavage, échange contre d'autres prisonniers, mais non contre argent; il n'a par suite pas le droit de leur faire grâce pure– ment et simplement. D'après Aboû ijanîfa, il ne peut que choisir entrA les mettre à mort et les réduire en esclavage, sans pouvoir ni leur faire grâce ni les échanger contre argent. Mais le Koran cependant permet la grâce pure et simple et le rachat par rançon, car il dit: «( Après cela ou bien faites-leur grâce ou bien rendez-les contre rançon quand la guerre aura dép?sé ses charges» (Koran:t XLVII, 5). Le Prophète rendit à la liberté Aboû 'Azza (1) DjomaQ.i lo'rs de l'affaire de Bedr, mais en lui imposant de ne plus le com– battre; or cet homme ayant de nouveau porté les armes contre lui à Ol).od, fut derechef fait prisollnier, et le Prophète ordonna de le mettre à mort. Comme il réclamait de 110uveau sa grâce, le Prophète répondit: {( Le croyant ne se laisse pas piquer deux fois dans le même antre »; [227J et, froidement, il le fit décapiter. Il avait aussi fait mettre à mort En-Nadr ben el-ijârith (2) à , Eç-Çafrâ, alors qu'il s'éloignait de Bedr. Or K<?teyla, fille (3) de la victime, demanda au Prophète, le jour de la conquête de la Mekke, de s'arrêter pour entendre ces vers qu'elle lui débita: (1) Lisez ~j-~ , ainsi qu"on le voit par la Sîrat. Cet homme s'appelait' Amr ben' Abd AllAh et figurait parmi les prisonniers faits à Bedr (Sirat, notam– ment, II, 54 et 93, === W. 514 et 591; C. de Perceval, III, 90 et 114; Ibn el– Athîr, II, 114; Aghâni, XIV, 12, etc.). (2) L'un des plus mordants adversaires dé Mahomet, maintes fois cité par les commentateurs du Koran (C. de Perceval, l, 380; III, 70; Sirat, index de l'éd. W. ; Mas 'oùdi, VIII, 93, etc.). (3) OUI d'après d'autres, sa sœur. La poésie qui vient ensuite et qui lui est attribuée figure dans sa forme la plus complète, soit dix vers, dans la Sirat (II, 68, === W. 539), l'A[)hâni (1, 10) et le Zahr el-adâb (l, 30); huit vers en sont rapportés par la Hamâsa (p. 437), et neuf par Ibn 'Abd Rabbihi ('Ikel, II, 21, et III, 123); l'éd. Enger de notre texte en donne cinq, B six, et A neuf; ils ne sont pas classés dans le même ordre et présentent di verses variantes. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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