Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

FEY ET BUTIN 271 [Sarî~l La nuit l'a réunie à un homme robuste, intelligent, habile à se tirer d'un mauvais pas, un vrai mohâdjir et non un a'râbi (1). Les deux groupes se sont distingués l'un de l'autre à raison de la règle à appliquer aux deux natures de produits (2). Aboû ijanîfa les met l'un et l'autre sur la même ligne et permet d'employer l'un ou l'autre de ces produits pour l'un quelconque des deux groupes. Quand l'imâm veut faire à quelqu'un des cadeaux dont les suites seront hellreuses (3) pour l'ensetuble des intérêts musul– mans, si par exemple il s'agit d'ambassadeurs ou de gens qu'on cherche à se concilier, il peut puiser dans le (ey. En effet, le Prophète, lors de l'affaire de ijoneyn, fit des largesses à ceux dont il voulait gagner le cœur (4), et attribua cent chameaux à 'Oyeyna ben ijiçn Fezâri, autant à El- Akra' ben ijâbis' Temîmi (5), et cinquante à El-'Abbâs ben Mirdâs Salami (6). Ce dernier, trouvant sa part insuffisante, exhala son méconten– tement contre le Prophète dans les termes que voici: \ [221J [.il1otakârib] A de pénibles épreuves j'ai remédié en revenant à la charge sur le sol aplani avec mon jeune cheval et en réveillant l'ardeur endormie des troupes; le sommeil les tenait, et IDOi je restais éveillé. Et puis ma part de butin et celle de [mon coursier] 'Obeyd vont à ~Oyeyna et à EI-Akra' 1 Je me suis montré plein de vigueur dans le cOlubat, et puis je n'ai reçu - on a bien voulu ne pas m~ les refuser -' que de jeunes chameaux en nombre égal à celui des quatre Inembres de mon (1) Le premier et le troisième hémistiches sont cités par Tebrizi, commen– taire de la Hamâsa J p. 570, 1. 14; cf. t. II, 504; et le premier par le Ci/:iâ/:i, l, 82. {2) Lisez avec B, \;-:":-~ lA , ou, peut-être mieux avec A, ~j_~~ ~. La traduction est rigoureuse, mais le texte ne laisse pas d'être imprécis. (3) Lisez avec A et B, ~-4:,-j)l....o > -"-~.-:; (B > ~$t..;.J ). (4) Lisez avec A, ~~--,,_L~ ~_..L\S-1\ . Sur le partage dufey, cf. p. 97. (5) C'est, dit-oil J à l'insistance de ces deux hommes pour rencontrer le Prophète, à qui ils amenaient soixante-dix partisans Temîmites, qu'est due la révélation du v. 4 de la Sourate XLIX (Beygâwi, II, 273). (6) Cf. C. de Perèeval, III, 260 sq. Ce savant cite et traduit les vers 3, 6 et 7 de la poésie qui suit, qui en compte sept en tout, et qui figure, sous une forme plus ou moins complète et avec de nOlnbreuses variantes, dont j'ai retenu plusieurs, dans la Sirat, III, 29 == éd. Wfd, 881 ; Aghâni, XIII, 67; Khamis, II, 127; Ibn el-Athîr, Il, 207; Aboulféda-Desvergers, 81; 'Ikd, l, 104; cf. Hammer, Literaturgesch., l, 432, et les notes Enger, p. 20. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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