Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

AUMÔNES LÉGALES 259 liers et les mines, ainsi que le qllint des trésors, car tout cela constitue la zekât, en huit parts destinées aux huit classes indi– quées de bénéficiaires lorsqu'elles existent., sans qu'aucune soit négligée (1). D'après Aboû ijanîfa cependant, il est licite de consacrer tout le produit des taxes à une seule des catégories alors que les autres existent, et sans qu'il soit obligatoire de l'ernployer au profit de toutes. Mais l'égalité des diverses caté– gories, édictée par le verset précité, empêche qu'on se restrei– gne à une ou plusieurs d'entre elles, et -le percepteur doit, après avoir réuni tous les produits et alors que tous les bénéficiaires indiqués se trouvent exister, former huit parts égales: 1 0 Il en attribue une aux pauvres, cette qualité de pauvre, fakir, s'entendant de celui qui n'a rien; 2° La seconde part va aux indigents, rneskî1~, mot qu'on applique à celui qui n'a pas ce qui lui suffit; le pauvre est donc dans un pire état, [211] mais pour Aboû ijanîfa c'est l'indigent qui est dans une condition pire que celle du pauvre, entendant par là celui que le lnanque de tout immobilise. II est donc remis à l'un et à l'autre, si le produit de la taxe le permet, de quoi les tirer de la pauvreté ou de l'indigence pour les mettre au dernier échelon de l'aisa11ce. Cela est relatif à la situation de chacun, car tel (2) devient riche par l'attribution d'un seul dinar, . par exemple chez les petits vendeurs des marchés (3), qui trou– vent dans cette somme le lTIoyen de gagner ce qui leur suffit, et alors il ne faut pas leur en attribuer davantage; par contre, à tel autre il faut cent dinars pour être satisfait, et il pourra lui en être attribué plus qU'UI1 seul; tel autre enfin est un homme vigoureux à qui l'exercice de son métier permet de gagner de quoi satisfaire à ses besoins, et il n'est pas permis de lui rien attribuer, encore qu'il ne possède pas un dirhem. Aboû ijanîfa évalue le maximum de ce qui peut être attribué au pauvre ou (1) Sur oette manière d'employer le produit de la /Jekât , voir égalen1ent Beyç1âwi, l, 391, 1. 13; Kechchâf de Zamakhohari , l, 400, 1. 4; Râzi, grand commentaire, IV, 472. (2) Lisez ~9 ~\.!::a. avec A et ,B. (3) A seul, ~ '.".AoiJ'" ~~ OA « chez les marchands débrouillards». e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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