Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

252 MAWERDI Quand Je propriétaire coupe (1) ses cultures soit à l'état de légumes frais soit en vert, l'impôt ne lui est pas applicable. Il est blâmable quand il agit ainsi pour y échapper, il ne }' est pas s'il obéit à un besoin. Lorsqu'un tributaire est propriétaire d'une terre de dîme et la met en culture, les juristes discutent sur la règle à appliquer à cette terre: Châfe'i ne lui impose de ce chef ni dîme ni khartidj; - Aboû ijanîfa la soumet au kltarâdj et ne l'en décharge même pas après que le propriétaire s'est fait musul– man; - d'après Aboû Yoûsof, cette terre paie le double de la zekât demandée au musullnan, et la surtaxe tombe par le fait de la conversion du propriétaire; - d'après Mol)ammed ben el-ijasan (2) et Sofyâ11 Thawri (3), la taxe est la même que pour le musulmarl et elle n'est pas doublée (4). Quand une terre de kha.râdj est mise en culture par un musul– man, [206J Châfe'i demande à celui-ci le dixième de la récolte en Otltre du kharâdj dû par la terre; - Aboû ijanîfa défend cette réunion des deux taxes et se borne à réclamer le kharâdj. Une terre de kharâdj étant prise à bail et mise en culture [par un musulman], le khlLf'tldj est payé par le bailleur et la dîme par le fermier. Aboû ijanîfa, au contraire, met la dîme de la récolte à la charge du bailleur, comme aussi à la charge du donateur en viager (5). Tous ces biens dont il vient d'être parlé sont apparen ts. IV. Or la quatrième catégorie, qui comprend l'or et l'argent, se COlnpose de biens non-apparents. Ils doivent le quarantième, à raison de ce qu'a dit le Prophète: « Sur l'argent, le quart (1) Lise Z j_:::- \.> \-' ave 0 A et B. (2) Élève d' Awzâ (i, de Sofyân Thawri et d'Aboû ~anîfa, mort en 189: ci-dessus, p. 216, ll. 4. (3) Traditionniste et modjtehid célèbre, mort en 161 (Ma'ârif, 249; Ibn Khallikân, l, 576; Nawawi, 286; dans l'Ib-yâ de Ghazzâli, II, 358, figure rau– dacieux exposé des devoirs du prince que le pieux et inflexible juriste envoya comme réponse aux avances que lui fit, lors de son avènement, Hâroûn er-Rechîd) . (4) Lisez ~~J avec B. f (5) A lit ~~ \ ~JJ...S-, ' leçon qui ne paraît pas devoir être retenue. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006