Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

216 MAWERDI celui par qui il se"fait remplacer; Châfé'i et les Hidjaziens sont d'avis que l'investiture est un acte recommandé et que la pré– sence du prince n'est pas une condition de validité de la prière, de sorte que, si des fidèles la font en en remplissant les condi– tions, elle est dûment engagée et valable. Et alors l'imâm qui y préside peut êJre un esclave, bien que le contrat l'investissant ne puisse se conclure (1). Mais est-il permis qu'il soit impubère? Il Y a à ce sujet deux opin ions (2). Elle ne peut se dire que dans un lieu où se trouve une agglo– mération d'habitations abritant les fidèles nécessaires pour qu'elle soit valablement engagée et y habitant été et hiver, sans s'en absenter autrement que par nécessité, que ce lieu soit une simple bourgade ou une ville. D'après Aboû ijanîfa, elle est Spéciale à la ville et ne peut se célébrer dans une bourgade; et la ville est caractérisée par ces traits, qu'elle abrite lIn chef qui applique les peines écrites et un kâdi qui met les jugements à exécution (3}. Cette prière a-t-elle le caractère obligatoire pour ceux qui sont en dehors de la ville? Cela est discuté: non, dit Aboû ijânîfa; oui, dit Châfé'i, du moment que l'appel à cette céré– monie parvient jusqu'à leurs oreilles. Les juristes sont en désaccord quant au nombre de fidèles nécessaire pour qu'elle soit engagée. D'après Châfé'i, [178J elle ne l'est que par la présence de quarante hornrnes de ceux qui doivent assister à la prière du vendredi, sans compter dans ce nombre ni femme, ni esclave, ni voyag'eur. Ses disciples discu– tent en outre si l'imâm est ou non compris dans ce nombre, certaillS disant qu'elle n'est valable que s'il forme le quarante– et-unième, la majorité admettant qu'il peut faire le quaran– tième. D'après Ez-Zohri et Mo:Qammed ben el-ijasan (4), elle est (1) Cf. p. 213. (2) Cf. ibid. (3) Sur les conditions exigées par les Malékites, voir IChalîl, 33, 1. 7; trad. Perron, l, 247. (4) Aboû 'Abd Allâh Mo1].ammed ben el-~asan Cheybâni, mort en 189, fut élève d'Aboü ~anîfa et fut nommé kâQ.i par Hâroûn er-Rechid ( fl.la( âl'ij, 251 et 301; Nawawi, 103; Ibn Khallikân, lI, 590, et IV, 66; Nodjoûrn, passe ; Fihrist J p. 203). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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