Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

• 212 MAWERDI effet, fait partie des pratiques coutumières de la prière elle– même, et partant rentre dans les attributions de l'imâm qui est chargé de procéder à cet acte religieux. Il choisit les mouez– zins en conformité avec le résultat auquel ont abouti ses inves– tigations persànnelles quant au moment de la prière et à l'ap– pel: s'il est châféite et estime que la prière doit se faire dès le début de la période assignée (1), que les formules de l'appel doivent être répétées et que celles du réappel ne doivent pas }'être (2), il prend à cet effet des mouezzins dont l'opinion per- ' sonnelle peut n'être pas conforme à la sienne; - si, étant hanéfite, il estime que la prière doit être retardée, sauf pour celle du maghreb(3), jusqu'au bout de la période assignée, qu'il n'y a pas à répéter les formules de l'appel et qu'il y a à le faire pour le réappel, il leur impose d'agir ainsi, même leur opinion personnelle n'étant pas celle-là. Après quoi, l'imâm lui-même procède à la prière suivant les règles que lui tracent sa manière de voir et ses investigations personnelles: châféite, il estime que c'est à haute voix qu'il faut dire « au nom (4) d'Allâh clément et miséricordieux» ainsi que le kortoût (5) de l'aurore, et le prince ne peut le lui défendre, non plus que les fidèles présents n'ont à le désavouer; - :Qanéfite, il estime qu'il n'y a ni à prononcer le konoût à l'aurore ni à dire à haute voix (( au nom d'Allâh, etc. », et il suit son opinion sans qu'on ait à lui faire opposition. ~ (1) C'est ce que l'on dit en effet dans cette Ecole (Van den Berg, Principes du cl: 'oit musulman 7 pp. 29-30). - La version persane (notes Enger, p. 18} fait cette remarque que si, chez les ChAfé'ites, rikâma dépend de l'imâm, l'adhân dépend du mouezzin, ainsi que l'établit un hadîth. (2) Les formules de l'appel à la prière ne sont pas entièrement identiques dans les diverses écoles; voir Lane, Dictionary, 42 b; M. d'Ohsson, Tableau de l'empire othoman 7 II, 110; Van den Berg, 1. 1. 7 30; Risâla de Kayràwêni avec le commentaire d'Aboû 'l-Hasan, l, 185; trad., p. ~1; Sidi Khalîl, p. 18, 1. 8, et la trad. Perron, l, 97, qu'il faut corriger. (3) Cf. Van den Berg, p. 30. (4) Lisez oj,l\ ~~-? , avec A et B. (5) Oraison supplémentaire qu'il est louable d'ajouter à la prière régle– mentaire de l'aurore et qui, d'après le rite mAlékite, est récitée à voix basse (Sidi Khalîl, p. 22, 1. 6; le texte en est donné, dans des termes légèrement différents, par Lane, Dictionary, p. 2566, et par la Risâla de Kayrawâni, l, 197 de l'édition avec commentaire d'Aboû '1-I:Iasan; trad. fr., p. 35). . e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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