Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

206 MAWERDI syndic du demandeur est exécutoire d'après une opinion, et ne l'est pas d'après une autre. Si l'un des plaideurs amenait à un kâdi dépourvu du droit d'instruire une affaire pendante entre eux, des témoins pour qu'il entende leur témoignage et le transmette par écrit au syndic de ce plaideur, le kâdi, même quand il professe la doc– trine qui autorise à juger le défaillant (1)) ne peut recueillir les dépositions de ces témoins, .car il ne pourrait rendre de juge– mellt exécutoire à l'encontre du ,plaideur contre lequel ces dépositions sont proquites s'il était présent, et à plus forte raison à l'encontre de ce mêrne plaideur absent. D'autre part, le kâdi qtli professe la doctrine autorisant à condalnner par défaut, peut valablement recevoir des dépositions contre un homme résidant hors de sa circonscription [17'1] pour en adres– ser par éèrit, à son collègue de l'autre région, les faits établis par devant lui. La différence entre les deux cas s'explique: le jugement prononcé contre un ressortissant qui est en dehors de la circonscription de ce magistrat serait exécutoire si ce ressortissant était présent, et par suite il est permis de recueil– lir les dépositions qui le chargent; au contraire, quand il s'agit des nobles de ces deux familles, le jugement du kâdi condam– nant celui qui comparaît devant lui est sans valeur, et de même ce magistrat ne peut valablement recueillir les dépositions à sa charge. S'il y a par devant le kâdi aveu d'un droit fait par un noble au profit d'un noble d'une autre famille, ce magistrat peut en témoigner par devant le syndic de l'avouant, mais il ne peut par là imposer un jugement [à intervenir], puisque lui-même ne peut rendre un jugement qui soit exécutoire vis-à-vis de l'auteur de l'aveu. De même, toute personne autre que les deux syndics qui aura recueilli l'aveu d'un noble pourra en déposer par devant le syndic de ce dernier. L'aveu que fait le noble par devant son propre syndic est valable, et ce dernier, s'appuyant (1) Les Malékites admettent le jugement par défaut, li l'encontre des Hanéfites, qui imposent à tout le moins la constitution d'office d'un wakil représentant la partie défaillante. e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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