Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

REDRESSEMENT DES ABUS 191 d'elles, il est du devoir commun du redresseur des abus et du kâdi d'adresser également des avertissements à chacune. Mais le premier a de plus, cela fait, le devoir de procéder simultané- . ment à l'intimidation de l'une et de l'autre, à raison de leur égalité de considération, el ensuite de s'enquérir du fondement de la demande et du transfert de la propriété: s'il ressort de l'enquête de quoi reconnaître le droit de l'une ou de l'autre, le redresseur des abus agit en conséquence; s'il n'en ressort pas de quoi trancher le litige, il les renvoie à la médiation des principaux de leurs voisins et des plus importants chefs de falnille. Cette médiation mettant fin au différend, tout est dit; à défaut, il Y a lieu de décider entre elles, et ce sera là le terme final, selon que le redresseur des abus estimera . devoir ou rendre lui-même le jugement définitif, ou se substituer quel– qu'un à cet effet (1). Il arrive qu'on porte devant le redresseur des abus des affaires obscures et des litiges difficiles dans lesquels les assistants le guident et que lui éclaircissent les docteurs; il ne leur dénie pas le droit d'initiative et ne trouve pas excessif de terminer l'affaire de la manière qu'ils lui ont suggérée. Un fait de ce genre est rapporté par Ez-Zobeyr ben Bekkâr· d'après Ibrâhîm el-ijizâlni (2), qui le tenait de Mol)ammed ben Ma 'n (3) Ghifâri. Une femme vint trouver 'Omar ben el-Khattâb et lui parla ainsi: « Prince des croyants, IrIan mari jeûne ]e jour et passe la nuit en prières; moi je suis forcée [159J de me plaindre, alors qu'il se livre aux pratiques pieuses. - C'est, répondit le khalife, un époux vertueux que tu as là ! }) La femme alors répéta ce qu'elle avait dit, et 'Omar lui refit la même réponse. Ka'b ben Soûr Azdi (4) prit alors la parole: « Prince (1) A ~ ~~~..w '" -' \ , ce qui est préférable. (2) Aboû Is: Q.âk IbrAhim ben el-Mondhir ~izâmi (A écri~ correctement cet ethnique) mourut en 236 d'après le LVodjoûrfl, l, 716; s~n ~om figure encore dans le Moschtabih~ 153, et dans le K. el-ansâb de Sam finI, f. 166 v. (3) A écrit « ben Sa 'd ». (4) Il faut lire « Azdi » et corriger le texte, qui porte « .Asadi » ; ce person- nage, d'abord chrétien, fu t le premier kâdi ?e Ba?r~, où 11 f~~ ~ommé en 18: et joua un rôle dans les démêlés entre 'Ah et A lcha (Ma arij, 219 et 277 , e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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