Mawerdi : Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif

REDRESSEMENT DES ABUS 189 c'est pour que vous sachiez que le Prince des croyants, s'en tenant à son droit, n'a pas voulu céder; c'est moi, son serviteur, qui ai fait l'acquisition et qui vous la cède ». Achdja' Salami (1) dit à ce propos: Sa main libérale a restitué ces terres marécageuses (2), desquelles ceux à qui elles appa rtiennent étaient aussi éloignés que l'Épi de la Vierge. Ils étaient assurés de les perdre et d'en périr, et le sort les menaçait d'une période pénible; mais il les a libérées à leur profit, eux à qui la fortune tenait la poitrine contre terre! De nul autre que lui on ne pouvait attendre ce rachat ; de l'homme magnanime la solution des situations difficiles est toujours à espérer. On peut supposer que dans cette affaire Dja 'far ben Yal).ya a agi de son chef pour ainsi écarter d'Er-Rechîd toute accusation 1 d'avoir en cette affaire agi abusivement, et aussi que c'est Er- Rechîd qui lui a donné mission de procéder de la sorte, pour qu'on ne pût imputer à son père et à son frère d'avoir violé un droit. Cette dernière explication est plus vraisemblable; Ornais, qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre (3), les ayants-droit ont reçu satisfaction en même temps que la dignité du khalife a été sauvegardée et que toute trace de vilenie (4) a été effacée. Si la présomption est plutôt favorable[157] au défendeur, c'est pour l'une ou l'autre de ces raisons: a) le demandeur est connu pour son injustice et sa duplicité, et le défendeur l'est pour sa justice et sa bonne foi; b) le demandeur est un homrne vil et sans respect de lui-même, tandis que le défendeur est un homme exempt de faiblesses et qui se respecte (5) ; le serment est alors requis du demandeur à raison de son indignité; c) à (1) Achdja' ben 'Amr Solami est l'objet d'une notice dans l'Aghân i, XVII, 30 et s. ; index, p. 228; cf. Ibn Khallikân, l, 208; Prairies d'or, VI, 402, 404, 405; Ibn Badroûn, 237; Hamâsa, 391 et 426; 'Ikd, l, 15; II, 33; Zahr el– âd/Wb 1 78 et 228' III 94 327 et 353; Hammer, Literaturg., III, 559, etc. {,./II , , ", (2) Je lis V\...~.I.À-:. 0j..) è~A.~~J\ avec l\. etl'Aghâni, cf. les notes d'Enger, P: 16. (3) Lisez l+~;.\)-, avec A, B et 13' ° (4) Je lis ~JJ-J \ avec A et L. (5) Lisez u~.:.:~ avec A; Dozy veut lire, Ury-a.~.(Suppl. aua: ~ict . l, 60 b ad f.); \~-'~ qu'on lit aussi dans B, e~ B , es~ d allieurs ad~ls lble, car .on dit en parlant d'un kâdi, ~~ ~.M,A.;"'~ ~AQ.) ~ (I{harachl, commentaIre sur Khalîl, v, 141, 1. 23). e-Médiathèque | Droit musulman | MG_006

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